Première partie : De bien curieuse boules en Aveyron… (1) Si vous pouviez vous taire…. (navigateur88.wixsite.com)
Pour bien comprendre la suite de cette affaire, il est nécessaire de préciser qu'il ne s'agit pas de "tromperie" ici mais juste d'expression de convictions qui, dans le contexte , s'explique parfaitement. La croyance en un phénomène exotique, prégnant, palpable, établi était de mise et peu d'enquêteurs ufologues de l'époque ne remettait en cause leurs aquis. Le scepticisme n'était pas encore ce qu'il est de nos jours.
Et c’est là qu’intervient un autre enquêteur, lui aussi de LDLN, certainement plus critique lui et qui a le désir de vérification. Le personnage du père comme celui du fils apparaissent comme étant les deux principaux éléments du dossier. Le comportement de l’un par rapport à l’autre (Pére au fils), créent un sentiment de malaise à la lecture des trois articles de LDLN.
Ne sachant s'il serait de bon ton de révéler son identité, malgré les années passées, nous conserverons son anonymat. Le document original comporte 8 pages et le petit mot mis en introduction. Il ne s’agit pas de refaire l’intégralité de l’enquête mais de planter le décor à titre d’information. Nous ne forcerons aucun trait non plus, un peu à l’image de l’affaire de Taizé qui comporte bien d’autres éléments à charge que nous n’avons pas estimé nécessaire de présenter car entachant certaines personnes et n’ajoutant aucune valeur intrinsèque au cas lui-même.
Le document dont je parle était détenu par le comité de rédaction de LDLN depuis juin 1976 et a refusé sa publication le 25 avril 1977. Le témoin principal était alors un abonné fidèle de la revue. Il risquait de se sentir diffamé (le mot me parait bien fort, disons que sa crédibilité en serait entachée). Les enquêteurs de l’époque entretenaient des relations amicales avec la famille depuis un an environ. L’audition de la bande magnétique permet de se rendre compte que contrairement à une déclaration en date du 17 avril 1976, il n’y eu aucune enquête façon policière. La décision de non publication du comité de LDLN fut prise sans écoute de la bande magnétique.
Les feuilles indiquent clairement :
- Les enquêteurs LDLN (nouveaux) décidèrent qu’il était probablement utile de faire une contre-enquête vu le côté extraordinaire que représentait l’affaire. Le 08 mai 1975 ils prirent compte contact avec la famille. Ces derniers confirmèrent les récits qui n’apporta donc rien de nouveau.
- Le père en revanche ajouta de nouvelles observations de boules les 22 janvier et 25 mars 1975 vers les 6h du matin. Le fils fit remarquer qu’il devait probablement s’agir de phares de voitures.
- Le 25 octobre 1975 une nouvelle rencontre eu lieu au domicile des témoins, faisant suite à quelques échanges par courrier. A partir de cet instant le fils se fit plus prolixe et se mit à faire quelques confidences. « J’ai des révélations à faire » dit-il. Il demanda de garder le sérieux car ce qu’il avait à dire était si fantastique que cela allait faire sourire.
- Le 28 décembre 1975, au domicile d’un des enquêteurs résidant dans le Tarn et en compagnie de M V… fut enregistrée de nouvelles révélations. Roger raconta alors ses décorporation (sortie hors du corps) et parla des ET. Ces derniers franchissaient des milliers d’années lumières en moins d’une seconde. « Si je ne savais que ça, je ne saurais pas grand-chose, avoua-t-il alors, mais je dois rester discret ».
Les enquêteurs notèrent que Roger était loin d’être « en panne d’imagination ». De là ils cherchèrent à cerner un peu mieux la personnalité du témoin principal auprès de personnes le connaissant bien. Cette charge fut conduite par un tiers n’ayant pas de lien avec la recherche ufologique afin d’éviter la méfiance de Roger. Le doute concernant les assertions de Roger fut alors renforcé. La réalité des faits demandaient à être à minima relativisé.
- Ces recherches ne purent mettre en évidence une quelconque activité ufologique autour de la ferme des témoins. Y compris chez les gens résidant à sa proximité immédiate.
- Les affirmations contenus dans le rapport publié dans le numéro 110 de LDLN, qui indiquait que les voisins auraient vu eux aussi la fameuse boule suiveuse, démentir catégoriquement cela : « Nous n’avons jamais rien vu de tel » !
- Le soir ou le fils déclara avoir vu la boule de sa fenêtre, le voisin lui ne vit absolument rien. La déclaration de Roger et du Père est une erreur ! Déclaration gentillette ici.
Le 17 avril 1976, les enquêteurs passant devant la ferme des témoins, se décidèrent à leur dire un amical « Bonjour ». C’est alors que le père fit une déclaration fracassante, mettant en doute les observations de son fils. Il ne se porte plus garant et c’est un véritable changement d’attitude qui s’effectua en l’absence du fils.
Voici en intégral la déclaration du père :
- Il n’y a pas votre fils ? (Contre-Enquêteurs en abrégé CE))
- Non, il est venu ce matin, il reviendra demain. (Père)
- Nous tournons par-là, on questionne et personne n’a rien vu. (CE)
- Non, il n’y a que moi et ma belle-mère, c’était un soir de fête, il n’y avait que moi, ma femme et ma belle-mère. (Père)
- Personne n’a rien vu, on est obligé de le signaler dans LDLN. (CE)
- Pourquoi ? (Père)
- Il n’y a pas de preuve. (CE)
- Certainement pas. (Père)
- Il n’y a que vous, vous le comprenez ? Quand il y avait cet « obus », personne ne l’a vu. (CE)
- Ah mais c’était entre les bois, personne ne pouvait le voir sauf d’ici. (Père)
- Pourtant un « machin » immense, allumé, avec un phare. Il l’a dit votre fils. (CE)
- Oh non, ça n’éclairait pas, non, je n’ai pas vu ça moi. (Père)
- Lui dit qu’il y avait un phare qui tournait et qui éclairait la chambre. (CE)
- Je n’ai pas vu ça, il éclairait là où il était, pas plus. Non, non. (Père)
- Il a exagéré là ? (CE)
- Sûrement, je ne sais pas moi. (Père)
- Il a exagéré quand il a dit « Ça se passait souvent » ? (CE)
- Non, non, 2 fois. Une fois-là, une fois derrière la maison (le père parle de la boule). (Père)
- Vous avez dit quinze fois. (CE)
- Ah oui, le même système est venu 15 fois. (Père)
- Mais le même soir ? (CE)
- Oui, le même soir. (Père)
- Le même soir ? (CE)
- Oui le même soir, oui le même soir, au moins 15 fois. Je n’ai pas compté mais au moins 15 fois et ça se déplaçait. (Père)
- Ce n’était pas un projecteur ? (CE)
- Non, c’était grand. (Père)
- C’était une lumière quoi, peut-être le projecteur de là -bas ! On a questionné EDF, la Gendarmerie. On ne fait pas ça contre vous, vous le comprenez ? (CE)
- Je le comprend bien. (Père)
- Il nous faut tirer au clair maintenant, on le publie sur le bouquin. (CE)
- Il y en a qui ne veulent pas croire. (Père)
- Mais alors ça ne s’est passé que deux fois. Pourquoi votre fils dit que presque tous les soirs il sortait et le voyait ? (l’« obus ») (CE)
- Oh pas tous les soirs, non, je ne sais pas ce qu’il vous a dit. (Père)
- C’est dans le bouquin. (CE)
- Je ne sais pas, je ne sais pas. (Père)
- Comme la poursuite de la boule sur la route. (CE)
- Ah ça c’est vrai, elle m’a suivie. (Père)
- Oui, autour de la maison mais lui en voiture ? (CE)
- Ah là je ne sais pas, je n’y étais pas, je n’ai pas vu ça moi, je ne peux pas vous le dire. Je ne sais rien moi. (Père)
Dessin de JL Boncoeur (LDLN n° 118 page de couverture)
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