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Le néo-évhémérisme : mythes, rationalité et interprétations modernes

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    navigateur88
  • il y a 1 heure
  • 4 min de lecture
Dans cet article, nous adoptons un ton neutre, informatif et accessible à un public curieux, sans moquerie ni polémique. Nous allons expliquer ce qu’est le néo-évhémérisme et illustrer ce concept à travers l’exemple de Zecharia Sitchin.

Qu’est-ce que le néo-évhémérisme ?
Le néo-évhémérisme est un concept souvent mal compris. Il s’inspire de la pensée d’Évhémère de Messène, philosophe grec du IVᵉ siècle avant J.-C., qui proposait que les dieux de la mythologie n’étaient pas des êtres surnaturels, mais des hommes exceptionnels — rois, héros ou inventeurs — divinisés par les sociétés anciennes après leur mort.
« Les dieux sont des souvenirs transformés de personnages réels. »
Cette lecture rationaliste et historiciste du mythe est appelée évhémérisme (euhemerism en anglais).


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Le néo-évhémérisme contemporain
Aujourd’hui, le néo-évhémérisme reprend ce principe dans un contexte moderne, souvent associé à l’archéologie alternative, à la mythologie comparée ou aux théories des “anciens astronautes”. L’idée centrale est que les récits mythologiques, dieux, anges, géants, etc., seraient des souvenirs déformés de faits historiques ou technologiques réels.

Concrètement :
  1. Les “dieux” des mythes pourraient être des personnages historiques réels : anciens rois, sages civilisateurs ou même, selon certaines versions modernes, des visiteurs venus d’ailleurs.
  2. Les miracles et prodiges décrits dans les textes anciens pourraient être des phénomènes naturels ou technologiques interprétés selon la compréhension limitée des sociétés anciennes.
Ainsi, les mythes pourraient être vus comme des témoignages historiques codés plutôt que comme de simples inventions religieuses.

Les principales formes du néo-évhémérisme
1. Version rationaliste (scientifique ou historique)Certains chercheurs y voient un moyen d’expliquer les mythes :
  • Les “dieux du tonnerre” correspondent à des phénomènes atmosphériques.
  • Les “dieux civilisateurs” désignent des chefs de tribus ou des inventeurs réels.
  • Les “grands cataclysmes” sont des souvenirs d’éruptions, de déluges ou d’impacts géologiques.

2. Version pseudo-archéologique ou “anciens astronautes”Des auteurs comme Erich von Däniken ou Zecharia Sitchin ont popularisé une lecture plus spéculative : les dieux seraient des extraterrestres vénérés par les humains faute de comprendre leur technologie. Cette version est souvent qualifiée de néo-évhémérisme populaire.

Intérêts et limites
Intérêts :
  • Stimule la curiosité pour les civilisations anciennes et leurs récits.
  • Cherche à rationaliser les mythes en décryptant des faits derrière les légendes.
  • Pose des questions sur la mémoire culturelle et la transformation du savoir.
Limites :
  • Les versions modernes (Sitchin, Däniken, etc.) reposent rarement sur des preuves archéologiques solides.
  • Les mythes sont souvent symboliques ou spirituels, pas historiques.
  • Le néo-évhémérisme peut confondre valeur culturelle et lecture littérale des textes.

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Exemple : Zecharia Sitchin et les Anunnaki
Zecharia Sitchin, figure emblématique du néo-évhémérisme populaire, a proposé dans The Earth Chronicles que les Anunnaki, des extraterrestres venus de la planète Nibiru, auraient créé l’humanité pour exploiter l’or.

Les Anunnaki : des dieux, pas des extraterrestres
Dans la mythologie sumérienne, Anunnaki signifie « la descendance du dieu Anu » et désigne des divinités liées à la royauté céleste et à la justice divine. L’interprétation de Sitchin, « ceux qui du ciel sont descendus sur Terre », est jugée incorrecte par les assyriologues. Les Anunnaki sont donc des dieux, pas des visiteurs venus de l’espace.

Nibiru : un repère céleste
Sitchin présentait Nibiru comme une planète inconnue avec une orbite de 3 600 ans. Or, dans les textes babyloniens, Nibiru signifie « point de passage » ou « croisement », désignant Jupiter ou Mercure selon leur position dans le ciel. Dans Enuma Elish, Nibiru est un symbole astronomique et religieux, pas une planète physique.

La création de l’humanité : un mythe symbolique
Sitchin affirmait que les Anunnaki avaient créé l’homme par manipulation génétique. Les textes sumériens racontent, eux, que l’homme a été façonné à partir d’argile et du sang d’un dieu sacrifié — un mythe symbolique sur la nature humaine, pas un récit scientifique.

Tablettes des destins et exploitation de l’or
Les “tablettes des destins” représentent le pouvoir de fixer le destin et non des ordinateurs. De même, l’idée que les dieux extrayaient de l’or est pure invention, sans fondement historique ni archéologique.
Entre mythe et science

Sitchin a éveillé l’intérêt du public pour les civilisations anciennes, mais ses thèses reposent sur des traductions incorrectes et des extrapolations arbitraires. Les spécialistes s’accordent :
  • Les textes mésopotamiens parlent de dieux et de symboles, pas d’extraterrestres.
  • L’évolution humaine est confirmée par la génétique et la paléontologie, sans intervention extérieure.
  • Aucune planète Nibiru n’a jamais été observée.

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En conclusion, si le néo-évhémérisme suscite la curiosité en proposant des interprétations des mythes, c’est la science qui apporte des réponses concrètes aux questions qu’il soulève. Le fait que l’histoire et l’archéologie ne fournissent pas toujours de réponses complètes laisse un champ d’interprétation, qui peut facilement semer le doute ou la confusion chez un lecteur non averti. Ainsi, il est essentiel d’aborder ces récits avec esprit critique, en distinguant clairement entre mythe, hypothèse et connaissance scientifique.

Ufo l'Savoir non ? (octobre 2025 - P Seray)


Bibliographie
Sources académiques générales :
  • Black, J., & Green, A. (1998). Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia: An Illustrated Dictionary. University of Texas Press.
  • Bottéro, J. (1992). Naissance de Dieu : La Bible et l’historien. Gallimard.
  • Kramer, S. N. (1961). History Begins at Sumer: Thirty-Nine Firsts in Recorded History. University of Pennsylvania Press.
  • Black, J., George, A. R., & Postgate, N. (2000). A Concise Dictionary of Akkadian. Harrassowitz Verlag.
 
Textes mythologiques (traductions académiques) :
  • Lambert, W. G., & Millard, A. R. (1969). Atra-Hasis: The Babylonian Story of the Flood. Oxford University Press.
  • Dalley, S. (2000). Myths from Mesopotamia: Creation, the Flood, Gilgamesh, and Others. Oxford University Press.
  • Electronic Text Corpus of Sumerian Literature (ETCSL). (n.d.). University of Oxford. Retrieved from http://etcsl.orinst.ox.ac.uk
 
 
 

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