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  • Photo du rédacteurnavigateur88

Une bien belle visite avec un ami...

Dernière mise à jour : 16 mars

En septembre 1978, je reçois un ami de Paris. Nous autres, ufologues, n’avons pas l’habitude de nous lier à n’importe qui ! 

En conséquence, l’ami en question s’intéresse, comme de juste, au phénomène qui accompagne nos soirées et participe à nos délires « extraterrestres ». Il est connu dans les milieux autorisés (entendez chez les « anti ») que nous ne saurions voir guère plus loin que le bout du nez et que la matière servant à la réflexion n’est guère grise mais noire ! Nous ne saurions par ailleurs faire autrement, puisque obnubilés par des lumières possédant des formes bien « à nous ».        

Il est certain que cette catégorie de bipèdes se situe hors des flux et des pensées dites « courantes », et qu’au lieu de partir visiter des lieux hautement touristiques, flâner en montagne ou lorgner les formes généreuses s’empilant sur le sable de nos plages, nous nous devons de nous distinguer.

Affublés d’un tel handicap et désirant rendre honneur à notre statut si particulier, c’est avec une grande normalité (si ! si ! il nous en reste...) que nous allons passer un instant de temps libre à chasser les soucoupes...
C’est avec un naturel presque insultant que je proposai à mon ami Gérard de nous rendre sur un site récurrent, celui des Nourradons (83) prés de Draguignan...

TOURISTES UFOLOGUES CONTRE-ENQUETE SUR LE SITE DES NOURRADONS (83)


Les Nourradons : charmant petit village situé à cinq kilomètres à l’ouest de Draguignan, dans le Var. Sur la foi de certaines informations publiées il y a quelque temps, nous avons décidé de humer l’air de cette bourgade et d’y glaner quelques infos supplémentaires. Sept années ont passé depuis les faits, mais un atterrissage ayant fait autant de bruit doit avoir laissé des « traces » dans l’esprit de quelques personnes.
Rappel des faits : Deux témoins, A Bouchaud et P. Calafat, aperçoivent un objet de forme lenticulaire au contour net, de couleur rouge. Sa partie inférieure est plus sombre et une arête circulaire diffuse une lumière sautillante de couleur blanc jaunâtre scintillante. Nous sommes le 29 mars 1971 et il est aux alentours de 21h00...Ils notent la présence de trois « reflets » lumineux visibles sur la partie supérieure, leur faisant penser alors à un mouvement rotatif. Aucun bruit n'est entendu.

Les dimensions furent estimées à 12 ou 13 m de long pour 2 ou 2,50 m de haut, ce qui nous donne un disque plat en somme. 
Nos sources d’informations indiquent également que M. Bouchaud n’a rien ressenti de particulier, tandis que son ami, M. Calafat, aurait eu des difficultés d’ordre respiratoire ainsi qu’une vague impression d’oppression. 
C’est en arrivant sur le petit chemin menant à une maison inhabitée (lieu de répétition d’un orchestre dont font partie nos deux témoins) qu’ils remarquent la lueur rouge qui évolue à 150 mètres d’eux, près d’une vigne. L’objet plane à une dizaine de mètres de hauteur. Après deux minutes d’observation il s’enfuit en direction de Flayosc pour disparaître.   

Les traces, (objet de notre visite sur les lieux, lors de notre périple touristique) ne seront découvertes que le 11 septembre 1971. Elles sont situées dans un pré qui borde la fameuse vigne au nord. Il y pousse de l’herbe haute. L’état de fraîcheur du site laissa à penser aux enquêteurs de l’époque que lesdites traces ne pouvaient avoir été faites en Mars, mais beaucoup plus tard dans le temps. Ils conclurent qu'elles dataient d'une quinzaine de jours avant leur découverte !   
La trace principale consistait en un cercle parfait de 5,60 m de diamètre. A l'intérieur ils constatèrent une végétation écrasée et dépigmentée. La largeur de la couronne faisait alors 0,60 m et les herbes semblaient soufflées dans le sens contraire des aiguilles d’une montre !   
A l’est de cette trace et à un mètre de là, un autre cercle parfait d’un mètre de diamètre présentait les mêmes caractéristiques... Aucune radioactivité ne fut notée.

Forts de ces éléments, nous espérions bien, nous, trouver quelque chose.
Certes, nous pensions bien qu’il n’y avait là aucun rapport avec l’observation des deux témoins. Les traces telles qu’elles sont décrites, et comme le montre une photo figurant en page de couverture de LDLN n° 125 de mai 1973, ne laissaient aucun doute quant à leur identification.


Nous sommes en revanche assez surpris par des affirmations du type : «cercle parfait» car le document photo que nous reproduisons ci-dessus est loin de montrer une telle chose.
Notons encore cette réflexion: « ... En tout cas, elle ne  remonterait pas à plus de deux semaines ... »… Ce qui est parfaitement évident !

Que dire d’un fait où l’herbe semble soufflée dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, sinon que cela n’amène rien. Enfin, existe un second cercle «parfait » à un mètre du premier. Sans aucun doute « le » petit de notre soucoupe « faisant pipi » ...Bref, il est parfaitement évident qu’ici nous avons affaire à un effet du vent (appelé "verse"), comme par ailleurs j'ai pu le constater à plusieurs reprises dans cette région mais aussi dans l’ouest varois. Les traces sont également fort semblables à ce que les chasseurs nomment une "couche de sangliers". En effet, il est fréquent de remarquer en bordure des bois ou dans des clairières spacieuses de telles marques correspondant à des endroits de haltes de ces braves bêtes. La verse bien connue des agriculteurs et produite par le vent (entre autres) présente aussi une grande similitude.   

Exit le rapport avec l’ovni des Nourradons (que nous pourrions certainement identifier, mais qu’un manque certain de détails m’empêche d’approfondir, ne possédant pas le n° 4 de Contact Lecteurs de novembre 1971). Mais il est aussi vrai que ce n’est guère le propos de ce chapitre. Revenons donc à notre promenade touristique sur le site récurrent des Nourradons.
Sur les lieux, nous rencontrons un charmant autochtone parfaitement humain, Monsieur Maurice Geelen. Il nous confirme qu’un fait bizarre se passa bien un soir de mars 1971, à savoir qu’un objet de type soucoupe se posa dans un pré à la limite d’un terrain militaire. Les bruits d’alors dirent que les témoins du phénomène, des musiciens, furent paralysés le temps de l’observation !La peur desdits témoins explique certainement cette entorse à la légende locale…

Ce n’est pas la seule déformation par rapport à l’enquête de Monsieur CHASSEIGNE ... Notre informateur nous indique au moins 5 ou 6 témoins, alors qu'il n'y en a que deux pour l’enquêteur. Ensuite, alors qu'il était question d'un objet proche du sol, cette fois notre informateur  nous dit qu’il a atterri! 
Bien entendu, nous restons persuadés que l’enquêteur LDLN est celui qui rapporte le mieux les faits, et si nous révélons ces détails déformés par une légende locale naissante, c’est uniquement pour que vous puissiez humer l’atmosphère d’un cas bien informé (heureusement), et surtout afin d'amener à une réflexion sur ce qui serait probablement devenu une grande énigme très approximative, mais redoutable, si nous avions appris les faits quelques années plus tard. 

Ici, le fait que les traces furent découvertes quelques mois plus tard (et que la presse locale en parla) confirme, pour la légende, l’atterrissage de l’engin ... D’où une leçon primordiale pour nous autres, motivés par les recherches sur le terrain et sur ces mystérieuses lumières, de ne jamais lier deux évènements même apparemment majeurs... Notre visite devient de plus en plus enrichissante.       Enfin, ce brave terrien nous indique les lieux ! Nous arrivons donc aux Nourradons sur le fameux site récurrent. Là, nous apostrophons un autre résident afin de nous rendre à l’endroit précis des traces : « Ha ! Vous travaillez sur ces choses ! Ça m’intéresse vous savez ! Mais je n’ai pas eu le temps d’aller voir ( ?). Vous trouverez facilement. L’atterrissage (encore !) a eu lieu près de la maison hantée, qu’on aperçoit sur la gauche, à 800 m après la sortie du village .. »
Nous n'avons même pas droit à une explication sur ce qui valut le qualificatif « hantée » à cette fameuse demeure... Pauvres mortels que nous sommes...  
Qu’importe, l’affaire devient passionnante au possible. Cependant, retrouver le repaire à fantômes n'est guère aisé. Car bien que se situant dans le « Quartier des esprits », nous ne rencontrons aucun spectre susceptible de nous indiquer le chemin exact !     C’est donc avec un certain regret que nous nous décidons à nous adresser à un autre simple mortel qui nous mène lui-même sur les lieux, situés à 400 mètres de là.Arrivés sur place, nouvelle déception...        
Les traces, dont certaines revues parlent comme étant parfaitement visibles encore de nos jours (septembre 1978 – rappel) ne sont plus là ! Un coup des extraterrestres ? Ou des fantômes ?   Seul un vague emplacement reste visible, presque remarquable.Pourquoi ?   
La réponse est d’une banalité déconcertante et occasionna chez votre pauvre narrateur, une seconde déception presque fatale !    
Exit le mystère puisque des traces de pneus de voiture sont parfaitement visibles autour. Ce que nous confirme notre sympathique informateur, son propre fils ainsi que d’autres curieux s’exerçant à la conduite automobile...
L’herbe n’a pas repoussé sous les traces de pneus et l’emplacement du lieu supposé de l’atterrissage est, lui,  envahi par des herbes...     

Ce qui n’empêche point notre humble guide d’affirmer avoir constaté une chose bien curieuse : le thym et la marjolaine n’avaient jamais fait une quelconque apparition sur le site avant... les évènements !      

Le jardinier interplanétaire a fait un excellent travail non ? Nous avons au moins une raison concernant sa visite un soir de 1971... 
Après les plants de lavandins d’un certain M Masse, les voilà, nos extraterrestres, revenus sur un plan plus culinaire.

Encore une chose, et de taille cette fois : des chercheurs, du moins un des premiers sur le site, auraient eu le privilège de découvrir des « microbilles d’acier » par (hic !) milliers...  (1)      
M. Chasseigne ? M. Dufour ? LDLN ? 
Bien entendu, à quatre pattes, j’ai vainement cherché, cherché et encore cherché... Afin de soulager notre conscience, nous avons même effectué des prélèvements de terrain... Professionnels jusqu’au bout des ongles non ?Il est instructif de constater comment, à la suite d’une banale observation, avec la découverte fortuite de traces d’herbes soufflées par le vent ou produites par des couches de sangliers, et en y greffant une histoire de maison hantée, tout cela baigné d’une force de conviction profonde, une légende peut naître et même renforcer la quasi-certitude de l’existence d’un site « récurrent » !Enfin, nous n’avons pas perdu notre temps puisque notre guide en « soucoupe », bien terrien lui aussi, nous invite chez lui à prendre le pastis...Et là, contre toute attente, une dernière déception nous attend (jamais deux sans trois dit-on) : on nous révèle la légende de la maison hantée...     A l’époque de l’observation (mars 1971) la fameuse demeure avait un vieux monsieur comme propriétaire, passionné de musique et de piano. Aussi, certains soirs, invitait-il de jeunes musiciens en herbe afin de les aider à former un petit orchestre...Le propriétaire mort, seul un vieux piano resta en place dans cette demeure. Alors, lors d'autres soirées, les jeunes musiciens revinrent rendre hommage à ce vieil amoureux des notes...   
    
Des gens, surtout ceux proches du lieu, entendirent résonner un vieux piano quelque peu désaccordé...Ainsi naquit la belle légende de notre maison hantée.Voilà une visite qui nous donne à réfléchir sur la teneur des informations que nous recueillons vaillamment, et surtout sur la méfiance à avoir lorsque les personnes véritablement concernées ne sont pas interrogées... Une note optimiste : le Haut-Var mérite vraiment le coup d’œil...(Avec la participation de Gérard B…(2) )  

Voilà qui donne plus de consistance à nos affirmations plus haut. Ne jamais faire de filiation rapide ! Ce type de chose se produit assez fréquemment en ufologie. Nous le verrons pour des cas tel que Marliens (détection radar… en retard) ou bien Valensole (sur une mystérieuse lueur observable de Marseille)… Si cela ajoute du mystère, cela dessert aussi la recherche proprement dite. Vérifions le plus possible pour éviter les erreurs et les intox !
 
Agir de manière à ce que la bonne information circule n’est cependant pas une chose  forcément appréciée. En agissant ainsi, nous sommes, plus souvent qu'à notre tour, taxés de vouloir « arranger » les faits, de les « réduire » afin qu’ils ne conservent en eux plus qu’une part infime du mystère, bref de faire du débunking (entendez "casser de l’ovni"de) dans son sens le plus péjoratif, même si la véritable signification de ce vocale est tout autre.
Le langage change, alors pourquoi pas le sens des mots, surtout depuis l’avènement d’Internet, des blogs et des forums.
 
Vous pouvez, à titre d’exemple, y lire sous des plumes se targuant d'un sérieux remarquable, l'expression « pseudo-sceptique » ! C’est ainsi que nous sommes bien souvent qualifiés ! On invente un mot composé ne possédant aucun sens strict, pire, portant en lui une contradiction propre à réveiller ce bon Molière de son dernier sommeil. Et ce terme est repris sans que personne n’en soit choqué ! Ainsi voguent la sémantique et la logique via Internet, sur des blogs ou des forums pro-ovni.
En effet, ou bien  nous sommes sceptiques, ou bien nous ne le sommes pas ! "Pseudo" veut dire ici que nous voulons nous faire passer pour des sceptiques, mais que nous ne le sommes pas ! Dés lors pourquoi s’acharner sur les sceptiques s’ils ne le  sont pas ?
Et puis, soyons un tantinet sérieux : que diriez-vous si nous taxions les croyants de « pseudo-croyants » ? Nous serions d’un ridicule…
 
Lorsque le verbe manque et que l'on est à court d’argument, mieux vaux évoquer les sceptiques comme étant de mauvaises gens. Cela sauve les apparences, même si l’invention d'un terme comme « pseudo-sceptique » ne flatte pas leur intellect.

Donc, témoignage et photo ne constituent pas une preuve en soi. Qu’en est-il des traces alors ? Nous venons de voir qu’avant de lier une découverte fortuite d’empreinte au sol avec un éventuel témoignage d’une observation insolite, nous devrions avoir un réflexe de méfiance et de prudence.

Ufo l'Savoir non ?

(d'un vieux texte de 1978 - P Seray)


Notes :

(1) - Des microbilles, voilà qui va nous obliger à revenir sur ce sujet dans le prochain billet (avril 2024)

(2) - Gérard B... fut un grand ami "ufologues" et amoureux des fantômes. Il a toujours été profondément humain et honnête, ce que nous ne pouvons plus trop dire de nos jours et surtout avec facebook, c'est pourquoi ce texte figure ici.


Extrait de l'article de presse consacré à ce cas et parut dans Var-Matin République (édition Draguignan).

"Libéré par une lumière intense.
Nous sommes au mois de juillet 1971. Bernard Blanc qui est guitariste dans un orchestre pop, loue une maison dans le quartier des Nourradons, là où a été a&perçue une soucoupe volante. Il ne sait pas que certaines légendes animent ces bâtissent et un soir, alors qu’il vient de donner un concert, il se couche avec des camarades.
« Nous demeurions tous dans la même pièce. A un moment donné, alors que j’allais m’endormir, j’ai entendu un bruit indéfinissable comme si quelqu’un descendait l’escalier qui mène au premier étage. Puis j’ai entendu comme un sifflement qui s’amplifiait. En même temps j’étais envahi par une chaleur intense. Tout mon corps a été paralysé comme s’il était enfermé dans une armure. Le sifflement devenait tellement insupportable que j’ai voulu alerter un de mes camarades, j’ai tendu la main vers lui, mais mon bras ne répondait plus.
J’ai eu très peur, mais j’étais conscient, je voyais la pale lumière de la nuit à travers la fenêtre dont les volets étaient ouverts. Cela a duré peut-être trois minutes. Brusquement le bruit a diminué, il y a eu à l’extérieur un grand éclair comme un flash au magnésium, aussitôt je me suis senti libéré et libre de mes mouvements. Je me rappelle très bien qu’à cet instant mes camarades qui dormaient ont poussé des soupirs de soulagement. Deux d’entre eux se sont réveillés, ils m’ont dit «  Je viens de faire un cauchemar horrible ».
Le lendemain et pendant trois jours je me suis senti très faible, comme quelqu’un qui sort d’une longue maladie. »
VMR du 20 janvier 1972
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