Il faut parfois du temps et de la patience pour confirmer une hypothèse (un dirigeable) soupçonnée dès le début.
Le cas que je vais soumettre ici n'a rien de majeur, il est même d'une banalité presque désarmante.
Il possède tous ces ingrédients qui caractérisent un cas ufologique y compris la reconstruction mémorielle et la description à détails étranges comme le dessin qui en a été fait. Cela est commun aussi bien en France qu'à l'étranger.
Lorsque l'esprit humain ne reconnait pas le stimulus, il reconstruit, façonne, donne une étrangeté qui lui semble cohérente.
C'est humain, normal.
Malgré cela, le témoignage est en général fiable (il a en lui la substance permettant bien souvent l'identification du phénomène entrevu), il en est (hélas) guère de même pour les "ufologues".
Trop souvent ces derniers ré-écrivent l'histoire (souvent sans mauvaise intention) avec leurs mots, leurs constructions syntaxiques. Ils donnent une autre dimension au récit du témoin, chose inutile et dangereuse dans le sens où ils font perdre de l'information essentielle.
Plus pernicieux, il y a aussi ces "engeances" capables de vous faire dire ce que vous n'avez pas dit, ou alors de ré interpréter vos propos, bref des gens nocifs que l'on peut trouver en ufologie mais heureusement à la marge !
De cela nous devons retenir que la nécessité de revenir aux sources, au plus près du récit du témoin, est obligatoire.
Les faits restent les faits, à nous de les décrypter au lieu de les interpréter.
Rappel des faits :
Bondy le 16 avril 1976 à 21h30. C’est la dernière observation de ce dossier et je n'y ai trouvé aucune explication prosaïque. Cependant, ne connaissant point toutes les possibilités existantes de méprises, cela ne veut pas dire que nous ayons à faire à un objet manufacturé venant d'ailleurs. Le témoin, un père de famille bien tranquille, raconta très simplement ce qu’il avait observé ce jour là sans chercher à comprendre vraiment. Il nota l’étrangeté de la « chose », mais ne demanda pas spécialement à en savoir plus. Sa femme confirma mots pour mots le témoignage, ajoutant quelques détails.
Il est donc 21h30 lorsque M. Pierre X… qui se trouvait dans sa chambre, remarqua quelque chose lui paraissant étrange, se déplaçant dans le ciel, très rapidement, du sud vers l’ouest.
L'ensemble ressemblait à un long cigare de 15 mm (visuel) et épais d'environ 8 mm. Mme X… précisa qu’il était vraiment énorme.
Son pourtour était ceinturé de lumières d’une grosseur "équivalente à celles que possèdent les hélicoptères". Cependant aucun clignotement ne fut observable.
Ces lumières entouraient une masse indéfinie, sombre. Un « trou » dans lequel on ne distinguait rien !
Au nombre de trente voire cinquante, ces lumières étaient de toutes les couleurs, bleu, rouge, vert, jaune etc… très vives et semblant être reliées entre elles, comme collées les unes aux autres. L’alternance des couleurs était toujours identique.
M. Pierre X… situa l’altitude du phénomène à environ 4000 ou 5000 mètres et se déplaçant nettement plus vite qu’un avion à réaction. Son observation dura cinq bonnes minutes, puis il se dirigea vers la salle de séjour pour en parler à son épouse.
Aucun bruit ne fut perçu ce qui peut sembler normal si l'estimation d'altitude est correcte. Le temps était aux nuages épars à 2000 m dans l’ensemble, mais peu présents sur la majeure partie de la trajectoire du phénomène.
Qu’était-ce ?
Il peut être exclu un météore : temps d’observation trop long et forme peu classique.
Un ballon-sonde ? Ce dernier aurait été énorme et comment expliquer les fameuses lumières l’entourant ?
Exit un avion ou un hélicoptère.
Si nous nous devons d’être extrêmement prudents quant aux ordres d’altitude et de taille apparente données par nos témoins, il apparaît cependant que ces derniers semblent avoir assisté à un phénomène conséquent !
A nouveau, nous nous trouvons devant la problématique de l'absence d'autres témoignages pour une telle observation alors que le phénomène se produit dans une région fortement urbanisée et que l'heure n'est pas rédhibitoire pour que d'autres observateurs se manifestent.
Good Year ! (1)
L'énorme cigare qui circula dans la région parisienne en cette période avait un volume de 5740 m3, une longueur de 58,70 m et un diamètre de15 m. Il était gris métallisé et, bien entendu, gonflé à l'hélium.
Ce dirigeable avait aussi la possibilité de rester stationnaire.
Pourquoi était-il dans la région parisienne en ce début d'année 1976 ?
Nous apprenons, je cite : "Lors de ses évolutions en France, il est employé à des fins publicitaires d'informations générales, à l'exclusion de toute publicité commerciale : 24 h du Mans, salon de l'Aéronautique, Foire de paris..."
Ce dirigeable avait l'autorisation de survoler à basse altitude les grandes agglomérations. Ses évolutions nocturnes prennent alors un caractère étrange à cause du dispositif lumineux qui lui est assujetti.
Nous apprenons également que sur une surface de 250 m2 existent pas moins de 7560 ampoules multicolores. Des rouges, des vertes, des bleues et...des jaunes !
Comme nous le constatons notre témoin n'a pas eu la berlue, il a bel et bien observé un truc dans le ciel avec des lumières multicolores, avançant sans bruit et ayant une forme de.... dirigeable !
Merci à la firme Good Year (le pilote d'alors se nommait M Brizon)
Thierry Rocher m'a transmis plusieurs clichés, en voici un : (merci beaucoup)
UFO le savoir non ?
(Enq. P Seray)
(1) - LDLN n° 155 de Mai 1976 - page 24 et 25.
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