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Ufologie privée d’hier, ufologie d’aujourd’hui…

Dernière mise à jour : 13 févr.

Je ne sais pas si je dois encore espérer en la capacité de résilience des ufologues privés actuels. Ils ont encaissé les chocs répétés dus aux erreurs de leurs ainés dans le traitement du phénomène ovni, sans, semble-t-il, rebondir de façon optimale. Ils demeurent pour la plupart dans le mouvement « Tenant-Croyant (T-C) » ou « exoticien » en privilégiant le nombre à la qualité des informations relatives aux observations d’ovnis, ainsi que les hypothèses exogènes plutôt que les explications prosaïques démontrées ou plausibles. Pis encore, ils théorisent sur les raisons de l’élusivité des PAN dans une approche anthropomorphique d’intelligences supposées. Leurs certitudes, pour ne pas dire croyances, sont telles, et j’insiste sur ce pluriel puisqu’elles sont nombreuses, diverses et variées, qu’il leur arrive de développer, dans des livres ou conférences, les rapprochements qu’ils font entre observations de PAN et failles géologiques, ou avec le fer sous forme de minerai ou transformé, quand il ne s’agit pas de certaines plantes ou d’eau etc. Prenons un exemple de « la théorie du fer ».


Bien que le fer soit l’élément le plus abondant au cœur des étoiles géantes rouges, dans les météroïdes, des entités exogènes viendraient le chercher subrepticement sur terre. Pour donner corps à cette «théorie » (bigre ! quel mot pour un tel scénario) les ufologues qui l’adoptent cherchent les endroits où il y aurait du fer lorsqu’il y a une observation de PAN. Et vous savez quoi ? Ils en trouvent ! Même s’ils n’ont aucune idée de la distance entre l’observateur et le PAN, sans prendre ni azimut, ni hauteur, ni taille angulaire entre autres, mais à vue de nez, ils trouvent du fer aux environs de l’endroit où se trouvaient le ou les témoins ! La tôle ondulée d’un abri de jardin ou une voiture fait l’affaire ! Si dans les parages se trouve une mine de fer, ils exultent ! Bref ils font ce qu’on appelle de la cueillette des cerises. Cette cueillette des cerises avait déjà été pratiquée dans le passé et avait donné des « théories » ufologiques dont l’orthoténie d’Aimé Michel, ce dernier demeurant une icône intouchable des T-C.

Les partisans du néo-évhémérisme (la croyance selon laquelle des extraterrestres sont intervenus et/ou continuent à intervenir sur terre) est parfois poussée à l’extrême comme on l’a vu dans ce très mauvais et prétendu documentaire « La Révélation des Pyramides » (LRDP) et son cortège dont « Les Bâtisseurs de l’Ancien Monde », ce dernier pseudo documentaire faisant suite aux clashes entre concepteurs et producteurs de LRDP. Les opposants au néo-évhémérisme ou tout simplement à la LRDP (Révélation des Pyramides) comme à BAM continuent à pointer de leurs commentaires les erreurs pour ne pas dire les orientations volontairement erronées des tenants de l’hypothèse ci-dessus indiquée. Cela donne lieu à quelques débats assez vigoureux mais aussi à des menaces et exactions de toutes sortes.

Au niveau ufologique, tant que les exoticiens n’auront pas assimilé qu’ils ne devraient travailler que sur des rapports d’observations enquêtés a minima et que seule la méthode sceptique peut crédibiliser l’étude des rapports de faits insolites, les cas d’observations d’ovnis resteront un passe-temps marginal en regard de la population et surtout largement dédaignés par les scientifiques, à l’exception de ceux étudiant les sciences humaines. Parce que les sceptiques en sont là : l’étude des récits d’observations alors que les tenants-croyants (T-C) inventent des motivations de prétendus visiteurs exogènes. Pourtant ils ne fournissent aucune matière physique directe à analyser qui pourrait faire « science » autre que dans le corpus des sciences sociales, ce qui n’a aucune annotation péjorative de ma part. Il est clair, il est vrai, que la science n’apparaît pas être le but premier des T-C qui semblent avoir choisi le confort d’une croyance (une parmi d’autres) permettant de rêver et parfois de parader devant un public déjà tout acquis. Leurs petits moments de gloire devant quelques personnes semblent satisfaire leurs égos. Mais attention, en général il ne s’agit pas d’un public incrédule, il s’agit majoritairement d’un public déjà convaincu. Qui est responsable du nombre de fadaises débitées dans leurs réunions ou sur leurs pages internet ?


Les personnages ayant choisi de pontifier sur la psychologie voire la sociologie de prétendues entités venant d’autres mondes, d’autres temps ? Ou celles et ceux dont le besoin de croire est si fort qu’ils en sont devenus d’une naïveté désarmante ? Pour s’attacher ce public, les conférenciers et auteur(e)s caracolent sur l’idée d’une disposition mentale particulière (ce qui ferait d’eux des êtres supérieurement « ouverts » voire des élus), disposition mentale qui serait « due à des états modifiés de conscience » disent-ils. Ils s’expriment avec force conviction afin de séduire leurs ouailles qui leur en sont gré. Pour balayer toute question qui les mettrait indubitablement dans la gêne, ils assurent que cela sera compris plus tard grâce à la Physique Quantique. Pourtant, la plupart des ufologues ne maîtrisent pas le début du commencement de l’ensemble des théories qui la composent. Je ne suis pas ufologue mais ufo-sceptique et je suis également dans ce cas d’ignorance, mais je me réfère à un consensus de bien plus érudits que moi sur ce sujet d’une part, et je ne revendique pas de vouloir tout expliquer par la physique quantique d’autre part.

En tous les cas, n’ayant pas eu un cursus ad hoc, je ne me risquerais pas à m’en servir pour étayer mes propos et je ne connais pas un seul ufologue privé qui, à part utiliser « physique quantique », a seulement pu faire la démonstration de ses connaissances hors un copié-collé, tombant comme un cheveu sur la soupe, de Wikipedia ou d’un autre site de vulgarisation. Ils éludent des questions précises lors de leurs conférences, louvoient en se lançant dans d’interminables diatribes spéculatives, bref utilisent un mille-feuilles argumentatif, et ce qualificatif ne concerne pas la qualité des pseudos arguments. Chacune des hypothèses, qu’ils présentent, fort nombreuses et variées au demeurant, leur permet de croire peut-être, ou de faire croire c’est sûr, qu’ils expliquent les « anomalies » par la physique quantique ou des hypothèses anthropomorphiques en faisant fi d’explications prosaïques. Pour certains, comme je l’ai déjà exprimé, la foi est si grande qu’ils n’ont même pas besoin de faire appel au rasoir d’Occam. Pis encore, une fois de plus, des ufologues ignorent ce qu’est le rasoir d’Occam.

En revanche, certains commencent à utiliser les termes des outils du scepticisme sans en avoir compris le sens. Leurs livres et conférences dédiés aux hypothèses pour le moins hardies (litote) procurent à leurs auteurs, conférenciers et organisateurs une notoriété dans le milieu ufologique qui les satisfait pleinement. Sans que la contradiction leur pose problème, ils en profitent pour évacuer une sorte de rage à l’encontre de la « science mainstream » (comme ils disent) ainsi que vis-à-vis de la seule structure d’état existante : Le GEIPAN et contre les ufo-sceptiques. Parfois, ils tentent de semer la zizanie entre ces derniers. Jusqu’à présent, les directions successives du GEIPAN ont bien compris la manœuvre et ne se fient qu’aux échanges et apports, et font fi des médisances, voire des calomnies. Des T-C, toujours, usent et abusent de sophismes et parfois de propos haineux accompagnés d’une forme d’humour, ou plutôt d’ironie, dont ils connaissent le pouvoir de plaire (sophisme de l’appel à la popularité). Lorsque dans le public le rire est acquis, l’idée de base sous-jacente qui accompagne « le bon mot » peut rester persistante. Je pense que cette ufologie là condense un maximum des sophismes bien connus dont un qui était présent dans la littérature dédiée d’hier et d’aujourd’hui : le sophisme de la fausse analogie. Par exemple, plusieurs auteurs ont comparé ce que peuvent « penser » les abeilles quand elles sont observées par un humain, voire lorsque celui-ci intervient directement sur leur environnement, avec ce que les humains pensent lorsqu’ils aperçoivent des ovnis et les imaginent en tant qu’engins d’origine aliène. Nous pouvons d’ores et déjà remarquer que dans cette comparaison, la réalité des ovnis en tant que vaisseaux spatiaux et celle de leurs concepteurs sont admises au même titre, sur le même plan, que la réalité de l’humain et des abeilles. Pis encore,dans la pseudo démonstration il est admis que les abeilles pensent comme nous !

Mettre à égal niveau l’imaginaire et la réalité, c’est dire la fausseté de la comparaison. Cependant, lorsque c’est présenté sur une chaîne comme BTLV (Bob Toute La Vérité) c’est apprécié et valorisé. Je suis un fervent défenseur de la cause animale et j’ai trouvé invraisemblable qu’il ait fallu une loi récente pour reconnaître et décréter qu’un animal est un être vivant doué de sensibilité. En revanche, comparer les étonnantes facultés cognitives des abeilles avec leurs 960 000 neurones contre les 100 milliards du cerveau humain, est une inférence basée sur une situation bancale. Je pourrais citer d’autres sophismes mais je ne vais pas les énumérer tous.

Ce monde de l’ufologie privée, s’il est peu étoffé au regard de bien d’autres thématiques, pourrait être sans grande nuisance, mais il exploite tout de même la crédulité et, plus grave, cette way of life ufologique est parfois telle qu’elle prend la forme d’un extrémisme avec toutes ses composantes comme le prosélytisme, la haine de ceux qui ne pensent pas comme eux avec, oui avec, des actions ignominieuses concrètes. C’est pourquoi j’ai admis à mon grand regret qu’il y avait des T.C.E, c'est-à-dire des « tenants croyants extrémistes » et que l’ufologie n’est pas une « petite » croyance. Il n’y a d’ailleurs pas de « petite croyance ».

C’est fort regrettable car quelle que soit l’origine (ou les origines) du phénomène OVNI qui est à tout le moins un phénomène de société, celui-ci mérite autre chose que de l’imaginaire aussi fascinant soit-il, ou des actions abjectes vis-à-vis des partisans de la méthode sceptique. Les ufologues devraient avoir le respect des témoins en effectuant une véritable étude sans a priori sur ce que ces derniers ont relaté, plutôt que de les entrainer dans leurs propres convictions, voire délires parfois. Il faut bien reconnaître qu’une des hypothèses très prégnantes dans ce domaine relève du créationnisme, père de bien des théories non réfutables : Les extraterrestres seraient les créateurs de l’être humain, parfois des manipulateurs de l’ADN, ou les bâtisseurs des pyramides comme si l’humain en était incapable, le néo évhémérisme est notamment prôné par Bleuette Diot dont personne ne sait vraiment qui elle est (cachant ses diplomes). Les T-C font fi de l’archéologie véritable, des découvertes tels les villages des ouvriers, mais privilégient la pseudo archéologie, surtout les pseudo archéologues qui sont aussi parfois des ufologues !

Or, l’ufologie n’est pas une science pas même une proto-science. L’ufologie devrait pourtant, systématiquement, s’appuyer sur des protocoles utilisés en science pour avoir un début de crédibilité. Les « moins pires » des ufologues sont ceux qui ont une bonne connaissance des cas, qui ont compris les erreurs de méthodologie dans les enquêtes passées et y remédient en faisant appel à des procédures minimisant les incidences de l’enquêteur dans les récits des témoins. D’anciens « ufologues » ayant assimilé cela ont emprunté les outils du scepticisme afin d’éviter le plus possible les biais de raisonnement dont le cherry-picking tant pratiqué. Ils sont appelés par la lunatic fringe « les sceptiques », « les ultra-sceptiques », « les pseudo-sceptiques » avec ou sans tiret, ou les « zets », « les sceptiques dogmatiques », avec des connotations cette fois volontairement négatives voire péjoratives. A partir de l'expression « climato sceptiques », le terme « sceptique » est utilisé dans le sens d’une dépréciation de mauvais aloi. Or, le mot même de « sceptique » est un raccourci de langage qui signifie qu’un individu, plutôt que de croire, tend vers une démarche d’analyse et d’étude sans a priori de ce qui est porté à sa connaissance. Ce n’est en aucun cas un « prêt-à-penser », c’est une aide à la réflexion qui n’annihile pas la personnalité de l’individu qui emploie les outils du scepticisme, ni ses sentiments, ni ses émotions, ni ses opinions. La méthode peut les atténuer afin que la réflexion soit la plus neutre possible mais les « sceptiques » sont des humains et ne prétendent pas être exempts de biais.


Si des « sceptiques » (par raccourci de langage et d’écriture), s'intéressent au sujet des PAN, c'est qu'ils le reconnaissent a minima en tant que phénomène de société puisque personne n'a pu apporter d'éléments tangibles à étudier par les sciences dites « dures », si tant est qu’il y en aurait de « molles ».
Beaucoup des exoticiens donc, n'ayant pas compris que le scepticisme est une méthode, assimilent les utilisateurs des outils sceptiques à des « débunkers », c'est-à-dire, pour eux,à des gens ayant l’unique volonté d’expliquer de façon prosaïque les observations quitte à en forcer les exégèses de façon malhonnête. Ils retournent aux sceptiques l’exigence de la preuve alors qu’il leur appartient d’apporter celles de leurs certitudes, pour ne pas dire croyances, en leurs hypothèses, d’où ce que j’exprimais plus haut sur leur mauvaise compréhension de la méthode sceptique, et ce n’est qu’un exemple. Entre eux, ils ne s’entendent même pas pour argumenter sur la croyance ayant leur préférence mais ils se tolèrent. Ils se regroupent contre ces ufo-sceptiques empêcheurs de rêver en rond. Pour légitimer un discours pro hypothèse extraordinaire, certains exoticiens usent de stratégies discursives. S’estimant être des précurseurs, ils osent comparer les demandes de preuves de l’HET aux théories longuement discutées par les scientifiques sur l’origine des météorites ou sur la tectonique des plaques. Ils comparent donc de l’imaginaire (l’HET pour expliquer les OVNIS) avec des faits constatés, mesurés, qui se reproduisent, qui sont analysés au sens clinique du terme.

Ces mêmes ufologues retournent donc aux ufosceptiques certains outils de la zététique qu’ils ont mal compris, comme la charge de la preuve par exemple. Ils tentent ainsi de se crédibiliser en utilisant un langage qui s’approche de celui propre à la démarche scientifique. Quelques-unes, quelques-uns sont parfois touchants de naïveté et font preuve d’un prosélytisme de petites touches quotidiennes, comme cette dame d’un certain âge qui espère,en allant commander des livres ufologiques dans sa librairie de quartier, que celle-ci en mettra régulièrement en rayon afin que les clients prennent conscience de l’importance du sujet ! Elle ne se rend pas compte que la majorité de la population a des priorités autres que les soucoupes volantes d’une part et que la littérature ufologique, sauf exception, est en général de mauvaise qualité, et je m’inclus dedans.

Les exoticiens semblent apprécier une sémiologie proposée dans cette littérature dédiée à condition qu’elle soit extraordinaire et entourée d’un langage prétendument scientifique même si y sont absents les canons de la méthode. Il y a, de ce fait, beaucoup de comiques de situations.


Un ufologue peut rejeter la « science mainstream » mais s’extasier sur un texte contenant des mots de celle-ci, pourvu qu’ils servent leur cause. Ils cèdent souvent à l’argument d’autorité et sont persuadés qu’un titre quelconque autorise l’herméneutique au sujet des ovnis. Bien des créateurs de revues qui ont repris les thématiques ufologie ou/et paranormal, ont associé sans vergogne le mot « science » dans leurs titres. Exemples : « Science et Inexpliqué », « Science & Au-Delà », « Science & Paranormal ». On trouve ainsi ces revues classées aux mêmes endroits que les revues de véritable vulgarisation (diffusion) scientifique comme celle de l’AFIS et c’est fort dommageable. Chez un public non averti il peut être fait un amalgame et toutes peuvent être mises au même niveau de qualité et de fiabilité du contenu.

Des exoticiens voulant se donner une apparence de sérieux reconnaissent que l’ufologie contient des fakes ou méprises, mais affirment qu’il reste à comprendre des cas qui résistent aux enquêtes, car il y en a qui résistent même à celles des sceptiques ! Evidemment ! Mais il ne faut pas en déduire pour autant que ces cas ne seront jamais expliqués. Des cas inexpliqués qui ont trouvé une solution parfois très longtemps après leur survenance, c’est arrivé plus d’une fois ! Le site internet d’Oncle Dom, par exemple, permet de le constater:


Nous aurons l'occasion d'y revenir dans un autre billet.
Ufo l'Savoir non ?

(Francine Cordier-Seray et P Seray)
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