Ce cas du 12 août 1972 (en pleine période d’étoiles filantes) reste chez beaucoup d’ufologues ou de personnes intéressées par les ovnis, comme un cas majeur, extraordinaire, survenu en France.
Dans les revues, livres, sur le net, ce cas composé d’éléments disparates et explicables de quelques secondes ou minutes chacun, est devenu un cas extraordinaire unique de 2 à 5 h par la magie d’un témoin à forte personnalité et leader d’un petit groupe de jeunes gens ! Puis ce cas fut transformé en une rareté ufologique de grand calibre.
Comprenons-nous bien : Taizé n’est que la succession de plusieurs petits événements anodins : apparition d’une étoile filante, puis Vénus, puis allumage de lumières éclairant un terrain de boules tout proche de la crête de la colline en face de la communauté de Taizé (éclairages fort puissants et nombreux dont projecteur de D.C.A. !), puis phares de voitures arrivant et repartant de ce même lieu, etc. Ces faits ordinaires ont été amalgamés pour justifier d’une nuit extraordinaire comme beaucoup d’ufologues et de T-C auraient aimé en vivre … S’il figure en bonne place des meilleurs cas ovnis français (les meilleurs cas sont variables en fonction de qui fait la liste !), c’est qu’il a effectivement bénéficié de la bonne qualité rédactionnelle du défunt Jean Tyrode, enquêteur pour « Lumières dans la Nuit » très apprécié des T-C. Ce cas toujours, a aussi bénéficié d’un concours de circonstances qui fait que, par amitié et pour protéger la réputation d’une personne et préserver sa famille, certains éléments sont tus encore aujourd’hui, qui n’ont rien à voir avec une nature exotique de ce qu’il s’est passé à Taizé. Combien d’histoires d’ovnis pourraient-elles être dans ce même cas de figure ? Nul ne le sait. Je regrette de ne pouvoir en citer d’autres que je connais pour de mêmes raisons que celles évoquées pour le cas de Taizé. Je suis à peu près certain que même les T-C en connaissent mais se gardent bien de le dire, soit pour préserver le vivier d’observations (la culture du nombre) soit pour ne pas porter préjudice aux protagonistes et à leurs proches. Il y a des T-C qui malgré leur(s) croyance(s) restent respectueux de leurs homologues. Toutefois, il reste des T-C ayant eu connaissance d’explications prosaïques mais qui continuent à propager des cas prétendument inexpliqués. C’est assez symptomatique du processus de dissonance cognitive destinée à réduire leurs tensions internes. Parfois le but est la protection de leurs intérêts en cas de vénalité ou de ce qu’ils croient avoir en notoriété. Pour les personnes naïves qui les croient, je conçois qu’il soit bien plus agréable de rêver que de chercher à comprendre les tenants et aboutissants de faits somme toute ordinaires. Cependant, la rêverie est néfaste à l’ufologie car elle en est un élément de stagnation.
Le cas :
L’observation eut lieu dans la nuit du 12 août 1972 près de Taizé, petite bourgade connue pour son abbaye bénédictine ou se rassemble chaque année une forte communauté religieuse.
Dans un lieu, nommé « Le Cratère », sorte de creux au flanc d’une colline dominant la vallée, plusieurs jeunes sont assis là contemplant les étoiles. Renata F., alors étudiante en Sarde, François T et Didier M, plus un autre étudiant italien discutent paisiblement lorsque soudain un point lumineux accroche le regard de Renata.
Face à eux, semblant se situer près de la colline en face, une sorte de masse oblongue se découpe dans le ciel, assez proche du sol. De tout les témoins, François T. sera le plus loquace. L’apparition de cette curieuse masse ne sera que le début d’une très longue nuit où les événements insolites succéderont aux événements insolites.
« Cette vision, confia François par la suite, avait été précédée d’un sifflement insolite, presque insoutenable, émis par l’objet curieux au moment de son atterrissage ».
François était à cette époque étudiant en psychologie (il est hélas décédé en janvier 2010). Il poursuit ainsi :
« D’après les calculs auxquels nous allions nous livrer par la suite, cet engin mesurait entre 50 et 80 mètres de long. Nous avons d’abord pu observer une série de lumières jaunes qui en émanaient, deux grosses vers la gauche et cinq vers la droite. Sur l’un des côtés, deux lueurs orange dansaient en dehors de l’ovni. Puis deux faisceaux lumineux ont jailli.
Au bout d’une quart d’heure, ils ont semblé se matérialiser en balayant le sol. J’avais en tout cas l’impression qu’il s’agissait d’une lumière « solide » car les faisceaux ressemblaient à des pylônes. Y avait-il des passagers dans l’engin ? Si c’est le cas alors ces derniers nous ont permis de distinguer une coupole jaune au sommet de l’appareil. »
La croyance est forte d’emblée. L’attente aussi.
L’objet qui aurait été vu : (source LDLN n° 122 de février 1973 page de couverture)
Quelques temps passent, l’objet reste présent. A un certain moment les témoins affirment avoir ressenti comme des picotements dans les mains et les jambes. Certainement dus à une station debout et une certaine nervosité, à moins qu’un tel engin, malgré la distance manifeste que nous montre le cliché des lieux n’en soit le responsable…
Photo des lieux : La flèche indique l’endroit de l’apparition.(Photo P Seray)
Ce qui serait surprenant. N’oublions pas que sur le campement nombre de personnes y vivent en communauté et aucun autre témoignage ne sera recueilli, ni pour la vision de l’engin ni pour les conséquences.
Quoiqu’il en soit, les témoins (François T en tête) affirmeront également avoir entendu les chiens hurler à la mort !
Le temps passe encore, et d’un coup, environ ¾ d’heure après le début de l’observation, et alors que des sortes de flammèches rougeâtres éclairent l’engin, trois sortes de petits disques blanchâtres s’échappent apparemment de la forme oblongue !
Une danse ou ronde interminable se produit alors de la part des ces « mini-soucoupes » autour de l’engin-mère. Parfois elles s’éloignent comme pour escorter alors un avion passant à proximité dans le ciel. Puis elles reviennent, semblant vouloir surveiller le vaisseau principal.
Voilà donc maintenant une heure que nos témoins observent cette scène hors du commun. C’est alors que, sortant de leur contemplation, François décide de s’approcher un peu plus de l’engin qu’il estime alors à 1500 mètres de là. Naturellement ses compagnons le suivent. Après trois cent mètres, légèrement en contrebas existe une haie d’arbustes. Elle se situe à environ 350/400 mètres d’eux et leur barre la route.
Ils rebroussent alors chemin avec l’espoir de pouvoir contourner l’obstacle et traversent un champ. C’est à ce moment précis qu’un autre phénomène insolite surgit ! Une sorte de masse sombre barre le chemin et par la même l’accès vers l’engin principal. Le faisceau d’une lampe torche allumée sera même dévié vers le haut, à angle droit.
François poursuit ainsi le récit : « Au moment où nous nous apprêtons à contourner l’obstacle, nous avons vu surgir une autre haie sur notre gauche. Ca a été un moment de panique car nous étions certains que cette haie n’existait pas dans la réalité.
Vue de la haie (Photo P Seray)
Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises. L’un de nous a allumé sa torche électrique et l’a dirigée vers le buisson-fantôme. Or le faisceau lumineux, en arrivant contre la haie, a été dévié à la verticale, nous empêchant ainsi de voir la haie. C’est à ce moment que les disques ont disparu et qu’un énorme faisceau aveuglant s’est mis à balayer la nuit. »
Manifestement, selon ce que nous venons de relater, François est le meneur de l’affaire. Nous n’avons jusqu’ici que sa version, mais pourquoi serait-elle fausse ? Quoiqu’il en soit, un unique témoin parlant, de surcroit avec une certitude ancrée vers quelque chose d’origine exotique se doivent d’être soulignés.
Une haie qui n’existe pas, mais que nous avons photographiée et qui, sans aucun doute possible existait déjà la, comme en témoigne le cliché publié dans LDLN à l’époque des faits !
Deux heures s’écoulèrent depuis l’atterrissage présumé de l’engin principal. Les témoins n’ont pas réussi à s’approcher. Il est alors plus de 4h du matin lorsque la masse semble soudainement se mettre en mouvement, tournant sur elle-même. Elle s’élève ensuite et disparait dans le ciel selon les dires du même témoin principal, M François T.
Quelques instants plus tard, François quitte ses amis et repart chez lui à Mâcon. Mais cette folle nuit n’en est pas terminée pour autant. A 1 km de Cluny, au lieu dit « Le chalet de Touzaine » il a à nouveau rendez-vous avec l’insolite.
Déjà deux voitures sont arrêtées sur le bas côté de la route. Les passagers semblent observer quelque chose dans les cieux.
« … un énorme phare jaune entouré de lumières rouges qui jaillissaient d’une propriété située à 900 mètres en contrebas. C’était à coup sur, l’ovni que je venais d’observer à Taizé. J’ai essayé de m’en approcher en voiture, mais lorsque je suis arrivé sur les lieux, il ne subsistait qu’un brouillard. »
Cette nouvelle observation, et bien que la conviction soit déjà et depuis longtemps acquise, ajoute un plus à Taizé et renforce le mystère, ce qui le serait à moins. Nous sommes le 13 août 1972 vers les 5h/5 h30 du matin. (Et non le 12 comme indiqué sur la carte).
François reviendra sur les lieux quelques heures plus tard dans l’espoir de rencontrer le propriétaire du terrain. Il découvre alors deux traces d’herbe brûlée. Par chance, le propriétaire est présent et lui explique que ces traces proviennent d’herbe (foin) qui avait du mal à sécher et donc qu’il y mit le feu. En cherchant dans un bosquet proche il découvre alors une énorme branche de 6 à 8 mètres de long, brisée nette, comme sciée à même le sol. (Images ci-contre)
Voici ce que raconte François, notre témoin chanceux :
« C’était la seule branche qui pouvait gêner un atterrissage dans la clairière. Ses feuilles étaient recouvertes d’une poudre blanchâtre qui, lorsque nous y avons mis le feu – s’est consumée comme du papier d’Arménie en dégageant une forte odeur d’encens. »
Toujours dans LDLN de février 1973, une photo est explicite quant à la possibilité unique d’un atterrissage d’un engin supposé exotique.
Il est évident que la place ne manque pas ! Mais ce qui conforte une hypothèse sera retenu (y compris par l’enquêteur de l’époque M Tyrode). Exit l’incongruité flagrante de l’affirmation de François « C’était la seule branche qui pouvait gêner un atterrissage dans la clairière. ». Ce fait prouve incontestablement que le désir de trouver une preuve l’emporte sur la réalité des lieux.
Notons que ni les gendarmes de Cluny, ni de la localité proche de Saint Genoux-le-National ne trouveront d’indices probants de cet atterrissage.
Pour le dernier cas, notons la présence de traces de tracteur à l’endroit ou se trouvaient les traces de foin brulé et donc à proximité immédiate de la branche cassée ! La description complète évoque effectivement un tracteur. Dommage que l’enquêteur, M Tyrode – rappel – n’a pas mené à cette époque ses investigations in situ plus en avant en rencontrant le propriétaire du terrain. Seul le recueil du témoignage semble l’avoir satisfait.
Un objet à faible hauteur, sous forme d’un gros phare jaune, accompagné d’une petite lumière rouge, entourée d’un halo bleuté ! Puis l’objet semble se poser au sol (le terrain est en pente vu de l’emplacement du témoin), le tracteur se rapproche de la clairière, la lumière éclaire les arbres alentours, le phare jaune diffuse une lueur intermittente, semblant s’éteindre ou s’allumer ou, pour le moins selon le témoin François T., possédait des variations d’intensité.
Puis, enfin, le témoin note la présence d’un petit feu rouge… clignotant… François se rapproche alors de l’endroit supposé de l’apparition, aperçoit une lueur bleutée, puis d’un coup plus rien. Le brouillard… Une méprise avec un tracteur est-elle si impossible ?
Ces faits furent aussitôt contés à un ami de François T, ami d’enfance, le jour même. Il s’agit de M Grangeon. J’avais à l’époque émis une hypothèse pouvant expliquer le cas même de Taizé, sous forme d’un terrain de tennis éclairé la nuit. Cette folle hypothèse avait-elle une chance d’être exacte, même à minima sachant que François T. avait cette propension à enjoliver les faits ? Pourquoi les autres témoins se taisaient aussi ? Seul François T. était particulièrement loquace sur les faits. Tout cela devait être éclairci à l’occasion, me promis-je.
Thierry Pinvidic étant un ami de longue date, en cette année 2010, et alors que je venais d’apprendre le décès du témoin principal, se pourrait-il qu’une rencontre avec son ami d’enfance, M Grangeon soit possible ? Ce dernier avait recueilli à l’époque des faits le tout premier témoignage, en a longuement discuté, y compris durant toutes ces années passées.
En compagnie de Francine Cordier-Seray, et Thierry Pinvidic j’ai donc rencontré M .Grangeon. Voici en intégralité cette conversation :
Discussion autour de Taizé :
L’affaire dite de Taizé fut rendue célèbre par J Tyrode, instituteur et enquêteur de la revue « Lumières dans la Nuit ». La presse à sensation en fit également état, comme le démontre l’article que lui consacra « Nostradamus » en date du 22 août 1974 n° 12. Que de révélations, d’un côté comme de l’autre. Mais en réalité, loin de l’exceptionnel que l’on nous a laissé entrevoir, que reste-t-il de ce cas remarquable après toutes ces années ?
Vous connaissiez depuis longtemps le témoin ?
J’ai été à l’école avec lui, je l’ai connu en troisième. Il avait un peu mauvais caractère. C’était un copain quoi. Nous sommes restés ami jusqu’à sa mort en début de cet année.
L’observation a eu lieu près de cette cabane qui a été réaménagée depuis.
C’était le point le plus haut pour observer la vallée.
Vous avez été le premier au courant de l’observation ?
Oui. Cela faisait la deuxième fois qu’il me disait avoir vu quelque chose. Surtout en mon absence. J’ai alors dit « Tu me racontes des histoires, tu nous mènes en bateau. ». Comme on dit plus c’est gros plus sa passe. Et puis on l’attendait cette histoire, c’était une évidence. Nous nous intéressions à l’OVNI. Nous étions tous dans la phase de l’archéologie mystérieuse, les Charroux ou Daniken.
Revenons à l’observation svp, vous nous racontez ?
Nous étions donc près de la tour, c’est notre point de repère pour les nuits d’observation. Bien entendu à cette époque il n’y avait pas toutes ces tentes ou tous ces arbres.
Le témoin était donc là où nous nous trouvons. Et d’un seul coup il a vu une étoile qui arrivait dans le ciel. Ils ont été surpris, (François T et ses amis) cela venait du nord. Ils ont eu l’impression d’un point lumineux qui devenait de plus en plus gros.
Il y avait une vingtaine ou une trentaine de témoins, disent-ils dans LDLN, je ne me souviens pas qu’ils aient été autant… Mais comment faire la part des choses entre ce que je me souviens (je n’ai pas relu LDLN). Toujours est-il qu’ils ont entendu un sifflement en même temps qu’ils observaient le phénomène dans le ciel.
Qui a vu le phénomène en premier ?
François T. a été le premier, c’est certain … à partir de ce moment là c’est lui qui menait les opérations. Un enquêteur de Dijon et même B Meheust lors de son interview de cet enquêteur le disent clairement.
Menait ?
Donc les témoins observaient quelque chose et François était là pour dire : « Oh là là, on dirait que c’est un cigare » ; Bref il menait les opérations.
Les autres s’exclamaient : « Ah c’est un cigare ? », et de reprendre « Oui c’est un cigare ».
François était quelqu’un qui avait beaucoup de charisme, beau parleur etc..
Il avait le sens de l’humour et lorsqu’il commençait à parler, les gens l’écoutaient.
Et pour cette observation ?
Donc pour ce 10 août 1972, il a tiré l’épingle du jeu et a commandé la suite des événements.
Donc ils ont vu cette lumière, puis d’un seul coup c’est devenu une immense tache lumineuse. Puis sur la colline en face ça s’est éclairé, il n’avait pas du voir cela avant et en s’éclairant il a progressivement distingué un objet assez clair en forme de cigare gros comme je ne sais combien d’autobus et qui était en altitude au dessus de la colline. En étant au dessus de la colline, l’objet dirigeait vers le sol des faisceaux de lumières.
Nous sortons un exemplaire de LDLN avec sa couverture alléchante. Nous comparons alors avec les lieux.
C’était donc cet objet avec des faisceaux de lumière qui semblaient tourner en arcs de cercles au dessus du sol. Au fur et à mesure de l’observation, du temps d’observation, leurs yeux se sont affinés bien entendu, (durée de 2h à 5h du matin), les dessins de l’objet sont devenus plus nets.
Vous aviez rédigé un rapport à l’époque ?
Ben à l’époque aussitôt nous sommes allés voir un ami, G Petit, « Vous me racontez une histoire extraordinaire je vais prendre la déposition de François. ». Le tout tapé instantanément à la machine ! Entre l’observation relatée à 8 h du matin et notre visite à G Petit cela n’a pas trainé. Plus trace de cela, G Petit étant décédé lui aussi.
En revanche cela a été transmis à J Tyrode puisque nous avions averti LDLN à cette époque là.
Tyrode est venu rapidement. C’était un gars de la veille école ufologique, incroyable car il nous a raconté des tas d’histoires à ce moment là. Il était prodigieux !
Un talent certain pour l’écriture et une grande facilité à faire du merveilleux même avec rien.
- Bien sur ! Tout de suite il y eut une grande sympathie entre François et Tyrode
(Nous observons les lieux à la jumelle. Depuis la végétation à beaucoup poussé. Notre narrateur reconnait l’endroit, une maison sert de repère.)
Donc cette maison sert de repère ?
Naturellement, le témoin lorsque nous sommes revenus le lendemain de l’observation a découvert cette maison et voyant que dans la direction de l’observation il y avait cette maison, il a dit
« Ben non, ce n’est pas exactement là, c’est un peu plus vers la droite ».
Volontairement ?
Il a cherché à localiser l’engin en dehors de l’endroit de la maison. Donc sur la droite d’ici. Il a préféré décrire ailleurs. Souvent il mettait donc l’objet plus à droite. Malgré tout il était assez précis. Il n’a guère changé de lieux.
Nous sommes revenus souvent sur les lieux. Je me souviens que le lendemain nous avons visité l’autre côté. Il y avait une ferme et dans un champ, se trouvait une grande partie calcinée. Nous étions avec la gendarmerie de Cluny. Il s’agissait de foin en train de se consumer. Il y avait bien 15 mètres de long de foin en train de brûler. Donc notre témoin se disait que cela l’arrangeait bien que l’engin soit au-dessus du foin qui brûlait.
Cela amenait un indice d’étrangeté.
Faut dire que nous cherchions des indices et des indices nous en avons trouvé beaucoup.
Il faut dire aussi que des coïncidences nous pouvons en trouver comme nous voulons, surtout à cette époque. Nous manquions singulièrement de retenue.
Oui, c’est vrai ! Donc après une heure d’observation, il y a une haie
en bas le témoin a dit « Je vois quelque chose d’étonnant, on dirait une forme, une toile de tente ! Quelque chose de curieux, une masse sombre avec quelqu’un, des ombres humaines ! »
Ils se sont rendus vers la masse sombre près de la haie. Un des témoins avait une lampe électrique, François T. dirigeait toujours les opérations. C’est lui qui dit : « Je vois quelque chose d’étrange » ! », Notons le.
Les autres témoins n’ont rien vu alors à ce moment précis ?
Cela n’est pas venu des autres témoins, les 5 ou 6 restants à ce moment là. Si au début ils étaient nombreux pour voir l’engin près de la maison au loin, au bout d’un moment nombreux furent ceux qui décidèrent de partir, un peu parce qu’il était déjà tard, un peu parce que « les Ovni ils n’en avaient rien à faire », et apparemment le phénomène n’était pas aussi étrange que cela puisqu’il n’avait pas l’air de les impressionner.
Nous sommes loin du récit de T. là … et de ce que nous narre Tyrode dans LDLN … !
M Grangeon poursuit et confirme que finalement le phénomène n’impressionnait que les quatre témoins qui restèrent jusqu’au terme de l’observation. Ils virent donc et sous la directive de T. (le leader) cette masse assez diffuse et se dirent « on va allez voir ».
Mais comment faire ? En effet, le paysage était un peu plus complexe à cette époque, il y avait pas mal de haies notamment, qui n’existent plus aujourd’hui.
Le ciel était un peu chargé, il y avait pas mal d’humidité également.
Et alors ?
Dans cette région, en cette heure matinale, vers 3 ou 4h du matin, souvent le brouillard se lève. Donc en se dirigeant vers cette masse sombre, le témoin braqua sa lampe électrique car il cru voir quelque chose qui ressemblait à un être humain, près de cette masse, et là il s’écria : « Mais regardez (ce n’est pas venu à l’esprit des autres témoins, bien entendu) le faisceau de ma lampe électrique monte à la verticale ! » Encore une fois c’est T. qui affirme cela…
Les autres acquiescèrent alors !
En dirigeant la lampe électrique ailleurs, il n’y avait pas cette verticalité du faisceau !
Au bout d’un moment cela s’est estompé, ils ont peut-être même pris un peu peur parce qu’il y avait toujours sur la colline en face, cet objet singulier qui évoluait et qui bougeait un peu avec ses faisceaux de lumières. Ils apercevaient aussi comme des petits points rouges à droite de l’objet et là T. a dit « Ah, ben c’est des petites soucoupes puisque nous assistons à un quasi atterrissage ».
Il pensait que c’était des petites soucoupes qui partaient faire des recherches dans la région.
Et qui revenaient de temps à autre.
Pour sortir tout cela, le témoin était déjà bien formé de la littérature soucoupique de l’époque.
T. était déjà et l’enquêteur et le témoin !
Faut dire que lorsque nous parlions de ce 12 août cela se terminait avec une grosse colère car il savait que nous n’étions pas d’accord avec lui. Il faut dire qu’en 30 ans il n’a presque jamais varié d’un iota dans son histoire. Rien de plus ni de moins.
A moment donné il voyait une lumière blanche puis d’un coup une lumière rouge. Nous avions assimilé cela au mouvement d’une voiture.
Une voiture ? Comment cela ?
Cela cadrait effectivement car dans cette maison les anciens propriétaires effectuaient souvent des « fêtes » lorsque leurs femmes n’étaient pas là. Donc un mouvement de voitures… Ils repartent donc tous, ils allument leurs phares et éclairent la communauté de Taizé puisque les véhicules sont garés face à Taizé et en repartant le véhicule tourne pour prendre le chemin et là nous voyons les feux rouges de l’arrière des véhicules.
A savoir que le propriétaire de la maison était un sacré plaisantin, nous avons été le voir et il nous avait dit que de temps à autre il s’amusait avec un phare de DCA qu’il dirigeait vers la communauté en se disant « Ben tiens, je vais leur en faire des apparitions de la Vierge » !
Bref, après toutes ces péripéties, vers 7 ou 8 h du matin T. est venu chez moi et m’a tout raconté.
Et cette histoire de vue ? Le témoin nous dit (dans LDLN) avoir eu mal aux yeux après l’observation…
Il me disait que depuis il avait comme des paillettes dans les yeux, une certaine fatigue. Après plusieurs heures d’observation dans le noir, il n’y a rien de surprenant.
Pour les autres témoins et surtout un, T. a peut-être exagéré un peu. Mais comme il exagérait souvent…
M. (un des témoins) décrivait moins de détails sur cette observation. Il pensait qu’à force de regarder sans arrêt cette lumière, les yeux ont été naturellement fatigués.
T. lui faisait la relation avec des cas style B et B Hill, les grands cas quoi. T. se retrouvait dans certains détails des grands cas de la littérature ufologique.
Lorsque l’on cherche on trouve !
Surtout que c’est lui qui cherchait alors… (rire)
Une reconstitution a eu lieu ?
3 ou 4 ans après ! Il devait y avoir B Meheust d’ailleurs.
Nous avions emmené ce qu’il faut en nourriture, en ce temps là il n’y avait pas ces contrôles d’alcoolémie et ca picolait pas mal. Avec le propriétaire de la maison on avait, sans le dire à T. décidé de voir si sa maison n’était pas à l’origine de l’observation du 12 août 1972. Il devait donc allumer tout ce qu’il pouvait de sa maison vers minuit.
D’où est venue cette idée ?
Nous avions remarqué, le lendemain de l’observation, en allant à cette maison, qu’il existait un petit terrain de boule à l’ouest de sa maison, avec beaucoup d’éclairages sur des mats ! Des mats assez hauts d’ailleurs ! Au bout des mats il y avait des ampoules, mais des ampoules comme jamais vu, au moins des 100 W, si pas plus. C’était un amateur de lumière, déjà avec un phare de DCA… Et la disposition des mats étaient, avec les grosseurs des lampes, semblaient être en synchronisation avec la soucoupe. C’est pourquoi nous voulions cette reconstitution.
Et cela cadrait selon vous avec l’enfin observé par T et ses amis ?
Exemple, le mat le plus à gauche correspondait au faisceau qui donnait le plus de lumière du vaisseau et ensuite c’était décroissant avec des lumières moins importantes etc… En reliant l’ensemble et en spéculant très légèrement cela correspondait bien à la description, sans faire aucun effort d’imagination. Certes il manquait quelques petites lumières…
C’était le copier-coller du cigare de T.
A l’extrémité droite de l’objet il y avait selon T. des petits hublots aussi, et ben les hublots correspondaient aux ouvertures des fenêtres de la maison de X…
Et X . (Propriétaire de la maison) nous avait dit, vous allez voir, je vais éclairer ce qui reste de mes lumières et effectivement en ouvrant ses fenêtres et avec les éclairages nous avions presque le vaisseau que T. disait avoir vu.
Mais cette histoire de petites « soucoupes » alors ?
Il y avait aussi ces petites lumières rouges qu’il voyait sur la droite, là ou s’échappaient, soit disant, les soucoupes, ben c’était là ou on pouvait garer les voitures ! Et puis, il y avait aussi un ou deux petits mats avec des lampes rouges !
Quelques exemples des lumières ceinturant la maison existant encore en 2010 ! (à gauche)
Emplacements encore visibles des socles des grands mats porteurs d’ampoules puissantes sur le terrain de boules. (à droite). Photos P Seray.
Donc à l’heure dite, X… a mis en marche toute ces lumières ! Silence total ! Cela dure quelques petites secondes, nous nous empêchions de rigoler. C’était impressionnant mais pas autant que cela et là, T. s’exclame « Ah ! Ca recommence… » Et à ce moment là, nous allions lui dire « Ben tu vois bien, tu t’es fourvoyé etc… », mais il a du s’apercevoir qu’il avait été sans doute un peu trop loin, et en un déclic il a compris qu’il allait devoir donner des explications, en quelque sorte un « suicide » en tant qu’observateur.
Vous lui avez dit ?
Donc nous allions lui dire, voilà c’est la maison de X… , que c’était une plaisanterie et d’un coup il a compris et il nous a dit : « Ah ,non, non, non ,non ! Vous avez monté une cabale contre moi, vous ne me ferez pas croire là… ».
Puis petit à petit, il nous a dit « Ce n’est pas cela du tout, rien à voir avec l’engin que j’ai vu le 12 août, c’était 10 fois plus lumineux… ».
Il nous a dit aussi, en enjolivant un peu son récit, en ajoutant des détails, « Et puis ce n’étais pas exactement là, c’était un peu plus à droite… »
Bref il était mal à l’aise tout de même.
En conclusion, nous n’avons jamais pu savoir ce qu’il en était. Même si des indices forts existent…
Mais le propriétaire était-il dans la maison ce 12 août ?
Ben là non plus il n’a jamais voulu nous le dire, il ne s’en souvenait pas ! Il prétendait qu’il était parti en Grèce, mais il n’y avait rien de clair. En conclusion, ni du témoin ni du propriétaire nous n’avons eu confirmation de cette possible méprise.
Cependant nous savons par d’autres personnes des alentours que X… était bien là le 12 août 1972, nota. un voisin qui avait sa maison en dessous de celle de X. Il avait entendu des bruits comme pour une fête. X… ne le dira jamais.
Tout cela n’est pas à la charge de T.
Ce qui aurait pu être à la charge de T. c’est cette histoire d’un prêtre qui, ce soir là, aurait filmé toute la scène. Nous avons fait une erreur en ne vérifiant pas cette info, nous n’avons donc jamais rencontré ce frère. Il faut aussi savoir que pendant le temps d’observation, les frères de la communauté étaient venus les voir, ils n’ont pas paru très impressionnés par ce que voyaient nos témoins…
Par amitiés pour T. je me garderai bien de conclure. Je ne veux pas qu’il soit dit que T. était un menteur non plus. Pour moi je considère ce cas comme non résolu.
Conclusion :
Nous non plus nous ne dirons pas cela. Nous ne conclurons pas non plus préférant vous laisser seuls juges des dires d’un bon ami du témoin. Quoiqu’il en soit, cette fabuleuse soirée du 12 août 1972 ne sera plus tout à fait la même aujourd’hui. Mais, tans pis si une part de rêve s’étiole un peu, nous nous devions de fournir les éléments que nous avons recueillis en ce milieu d’année 2010, 6 mois après le décès du témoin principal.
Il appartient à chacun de croire ou pas. Il est pour nous temps de revenir à plus de réalité, moins de rêve. La question demeure depuis l'origine de ce mythe des OVNIs', qu'est-ce qui est le plus crédible ? La visite d'un vaisseau restant plus de cinq heures devant une communauté importante mais qui ne fait que quelques témoins, qu'aucun autre témoignage en provenance des maisons se situant à proximité de l'endroit où un vaisseau immense stationne ne se fasse connaitre ou bien une confusion ou des esprits s'échauffent, avec un leader particulièrement croyant. L'immense vaisseau, remis dans son contexte, se présente de la taille de la maison vue au loin, là où un terrain de boule s'illumine et s'anime avec des aller et retours de voitures... Etes vous prèt à accepter la vérité ou bien préférez-vous rester dans vos rêves et attentes illusoires ?
Je n'ose imaginer les réactions si, vil sceptique que je suis, je déclare que probablement le cas d'Arc sous Cicon - juillet 1967, où aucune observation de "soucoupe" a été vue mais juste des "petits êtres" ne sont en fait que des... bêtes rousses (petits sangliers)...
UFO l'Savoir non ?
(Francine-Cordier-Seray, Thierry Pinvidic , P Seray)
(photo P Seray) - L’emplacement ou se situait le terrain de boule et les fameux mats ! Les arbres ont bien grandi depuis, masquant une partie de la maison.
Je confirme que par déontologie, pour préserver la mémoire de certains protagonistes, par respect pour la parole donnée, nous nous abstenons de donner certaines précisions qui, pourtant, auraient fortement soutenus l'hypothèse méprise suivie d'un montage ufologique.