Traduit du néerlandais par Jacques Scornaux, à partir de photocopies d’extraits de deux livres communiquées par Wim Van Utrecht (association ufologique Caelestia, Anvers, Belgique : www.caelestia.be)
Nous nous souvenons que Maurice Masse, dans son interview avec Jean-Claude Bourret, a répondu avec indignation qu’il n’avait pas halluciné, car « …on a fait des analyses du sol. Je ne les ai tout de même pas fabriquées ! » Bourret a-t-il cherché à approfondir ? Non. Que pense alors l’auditeur-lecteur moyen ? Eh bien, dans le Phénomènes Spatiaux déjà cité, on trouve un court compte rendu des résultats de l’analyse du sol, tant sur le site d’atterrissage (SA) que sur un site témoin (ST). De visu, il y a incontestablement une différence entre les deux échantillons de sol. Mais que dit le laboratoire, en résumé ? « Pour la terre du SA, le dosage du calcium est de 18,5 pour cent. Pour le témoin, la proportion n’est pas mesurable. L’abondance du calcium est confirmée par la spectrographie UV, la couleur de l’échantillon, l’humidification et le pH. Mais l’engin en est-il responsable ? N’était-elle pas antérieure à sa venue ? Pour notre part, nous ne pensons pas que cette abondance du calcium soit consécutive à l’atterrissage de l’engin. On peut penser qu’elle est liée à un emploi localisé d’engrais calcique. » Une radioactivité n’a nulle part été établie et la teneur en fer, en silicium, en magnésium, en phosphore, en aluminium, en nickel, en sodium et en cuivre est identique dans les deux échantillons.
Intéressons-nous maintenant aux plantes. Masse n’affirmait-il pas dans son interview que depuis presque dix ans déjà aucune lavande ne poussait sur le site d’atterrissage ? (Ajout voir 05) Je me permets d’en douter, car l’information à ce propos est aussi embrouillée que sur le reste. Nous nous tournons à nouveau vers le magistrat Chautard, qui a constaté deux mois après l’atterrissage qu’il n’y avait aucune différence visible entre les plants du site d’atterrissage et ceux qui se trouvaient ailleurs dans le champ. Masse lui-même a dit que les plantations se trouvant dans la direction de départ de l‘engin apparaissaient fanées dans l’immédiat, mais avaient ensuite repris leur croissance et que certaines étaient même plus grandes que la moyenne. Sous l’impulsion de Charles Bowen (Keeping watch of Valensole), le site d’atterrissage a depuis 1966 a été observé de façon plus ou moins cachée par un petit groupe d’ufologues et leurs constatations ont été à plusieurs reprises publiées dans la Flying Saucer Review. En 1966, des enquêteurs de Phénomènes Spatiaux constatent que seuls quelques tristes brins desséchés poussent sur place et peuvent être réduits en poussière entre les mains. En 1969, l’astronome et ufologue français Pierre Guérin constate que seules quelques mauvaises herbes poussent sur le lieu d’atterrissage. En 1970 le champ est labouré et semé de blé, et on n’a pas non plus observé la moindre variation dans la plantation. Dans l’émission de radio de 1974, Masse a incontestablement menti à ce propos. Encore plus confuses sont les informations sur la trace visible que l’ovni aurait ou non laissée sur les plantes à son départ. Nous avons déjà vu ce que Masse et Chautard racontent à ce sujet, mais Aimé Michel avait, à la même époque que Chautard, en septembre 1965 donc, remarqué autre chose. Selon son article du numéro de novembre-décembre de la Flying Saucer Review, la trajectoire de vol était clairement reconnaissable sur cent mètres grâce aux plantes fanées ! Dans le numéro de janvier-février de la même publication, cette trace s’était allongée jusqu’à 400 mètres dans une synthèse de l’affaire de Valensole signée par le duo Bowen-Michel ! En février 1966, un correspondant de Phénomènes Spatiaux remarque que, dans la trace de la trajectoire de vol, les plantes ont un aspect particulièrement triste sur une distance exacte de 30 mètres, atteignant juste la limite du champ de Masse, pour alors abruptement croître de façon normale et joyeuse sur le terrain du voisin. N’est-ce pas là un remarquable tour de la part des extraterrestres !
Extrait de "Vaqui.Des extraterrestres à Valensole" France 3 provence-Alpes-Côte d'Azur - INA : https://www.youtube.com/watch?v=L26q0MBhkDo
Un monde fou qui piétinne et dessine sur le sol...
J’ai beaucoup exigé de l’attention des lecteurs et dois donc faire le point. Je pourrais en fait consacrer encore des pages à énumérer les contradictions factuelles dans les textes fondamentaux publiés sur Valensole. La situation s’aggrave encore si nous parcourons les livres ufologiques qui évoquent Valensole et où on tente de résumer l’affaire. En épluchant ces ouvrages, on pourrait rédiger un petit article plutôt sarcastique. Selon A Catalog of uforelated Human physiological Effects, de l’auteur par ailleurs fiable John F. Schuessler, Maurice Masse aurait même été enlevé par les extraterrestres ! L’auteur ne cite hélas pas sa source. Le cas de Valensole rejoint ainsi cette hystérie ou mode ufologique des années quatre-vingt-dix, abordée de façon trop peu critique : les enlèvements !
Je peux toutefois difficilement reprocher aux auteurs de livres ufologiques de présenter leur propre version du cas classique de Valensole. Celui-ci ressemble beaucoup à une boîte de briques Lego. A chacun son propre atterrissage d’ovni. Prenez la peine, lecteur, de rédiger votre propre rapport sur Valensole à partir des récits disponibles que j’énumère dans l’addendum. Je vous aiderai. Pour les principales données, vous pouvez choisir entre ce qui suit : le lieu d’atterrissage se trouve un peu au nord de Valensole, à 2 km de Valensole, à un petit quart d’heure de route ou à 2 km à vol d’oiseau ; l’observation a eu lieu à 5h45, à 5 heures, à 5h30, à 6h30 ou tôt le matin ; Masse est un agriculteur, un cultivateur de lavande, un distillateur de lavande ; au moment de l’observation, il s’occupait d’un jeune plant, son tracteur n’était pas encore en marche, il allumait une cigarette, il avait déjà fumé une cigarette, il était en train de fumer une cigarette, il posait sa pioche, il mettait son tracteur en marche ; il a alors entendu un sifflement, un bruit étrange, un court bruit de sifflement, un long bruit de sifflement, un sifflement qui était audible dans tout le voisinage ; au décollage, Masse a entendu un bruit sourd, un bruit de sifflement, un bruit sourd et ensuite un sifflement, un bruit assez sourd, un bruit de sifflement assez aigu, le même bruit qu’au début de l’observation. La distance de Masse à l’engin : 60 mètres, 30 mètres, 50 mètres, 80 mètres, 90 mètres, 20 mètres, 50 à 60 mètres, 100 mètres ; la forme de l’ovni est dans l’ensemble la même : un ballon de rugby de la taille d’une Dauphine, mais aussi de 5 mètres de long et 2,5 mètres de haut ; la couleur de l’ovni était mate, bleue, métallique ; la coupole était transparente, en plexiglas, allongée, ronde, et parfois décrite comme un cockpit ; l’engin avait quatre ou six pieds ; tout le monde est pour une fois unanimement d’accord sur un point : le pivot central qui, selon une source (Valnet), semblait en acier et avait un diamètre de 18 cm (c’est le diamètre du trou qu’on a trouvé). Tout le monde est d’accord aussi sur la porte : elle se fermait de bas en haut. Pour ce qui est de l’envol de l’engin, le lecteur peut choisir entre hallucinant, très rapide, disparition soudaine dans le néant, soit après 20 mètres, soit après 50 mètres, à une hauteur de 6 à 8 mètres ou de 5 à 6 mètres. Sur le point suivant, tous les auteurs sont à nouveau d’accord : juste avant le départ de l’engin, les pieds ont commencé à tourner ; ce qu’il est advenu du pivot central est moins clair, seul le commandant Valnet le sait avec précision : l’engin s’est élevé d’un mètre sur le pivot avant que les pieds commencent à tourner. Pendant la rencontre avec les ufonautes, Masse a été paralysé ou non pendant 15 ou 20 minutes ; après l’observation, il a tout de suite examiné le site d’atterrissage avec un peu plus d’attention, il l’a fait après 20 minutes, il est allé vers son tracteur pour allumer une cigarette ; la distance aux ufonautes s’élevait à trente mètres, sept mètres, cinq mètres, six mètres, dix mètres, huit mètres.
Chacun est tout à fait d’accord que deux petits hommes ont été observés près de l’engin posé au sol. Quant à ce qu’ils ont fait, on a un large choix : l’un était assis dans l’engin et l’autre était debout dans le champ, ils étaient tous deux accroupis au dessus d’une plante, ils se tenaient droits près de l’ovni, l’un tournait le dos à Masse et l’autre avait le visage tourné vers Masse ; le petit ufonaute qui se trouvait dans l’ovni a repéré Masse et a averti son équipier, ou l’inverse, on a le choix. Accord général sur tous les bancs quant à la taille des visiteurs non invités : petits, un mètre, 1,10 mètre, comme un enfant de huit ans, comme un enfant de dix ans. Avons-nous quelque latitude en ce qui concerne les vêtements ? En effet : une sorte d’uniforme, une combinaison, une combinaison d’une seule pièce, une combinaison avec une ceinture et un petit sac à droite et à gauche, une combinaison spatiale, un vêtement collant ; nous disposons aussi d’une large gamme pour la couleur du vêtement des ufonautes : orange, gris-vert, vert-gris, foncé, gris foncé, gris avec des reflets bleu-vert ; quant à la description des petits bonshommes, nous avons d’abord le choix entre une chevelure normale et une tête chauve ; les yeux, qui bougeaient, sont ou bien normaux ou bien très bridés ; au dessus des yeux, nous collons ou non des sourcils ; en dessous du trou qui doit servir de bouche, il n’y a pas de menton, ou un menton pointu ou un menton creux ; la peau est lisse et blanche et (avis unanime) les petits bonshommes émettent un gargouillis ; les mains ne sont pas couvertes, et sont vides, ou bien l’un des ufonautes sort un pistolet. Toujours au choix : le site d’atterrissage est humide, boueux ou il y a une flaque d’eau ; le soir et plusieurs jours encore, le sol est granuleux, dur comme du ciment, compact ou normalement sec ; le trou central (ah le trou central !) a un diamètre de 20 cm, de 14 à 15 cm, de 18 cm, de 60 cm, de 40 cm, et il est cylindrique, conique avec la partie supérieure cylindrique et en dessous trois curieux petits cylindres ; le trou est profond de 21, 40, 50, 60 ou 80 cm ; les quatre pieds ont laissé quatre ou six traces plates d’un mètre vingt ou deux mètres de long dans une dépression qui fait deux ou trois mètres de diamètre ou occupe une superficie de 15 mètres carrés. Quant au choix des effets sur les plantes, je renvoie au paragraphe précédent. Le lecteur peut maintenant se mettre au travail. Je veux dire qu‘il en a maintenant le droit d’ajouter les détails qu’il veut. J’attends avec intérêt le résultat. Je donne déjà un avant-goût de la splendide reconstruction à laquelle cela peut mener.
Source : https://www.youtube.com/watch?v=L26q0MBhkDo
Sur la base des données du dossier, des règles du jeu normales et des critères de preuve en vigueur en droit civil et pénal, « l’affaire Valensole » serait déclarée non concluante pour cause de preuves insuffisantes et surtout de contradictions dans les témoignages. Dans le cas le plus favorable, un avocat pourrait plaider pour une nouvelle enquête. Ce serait une ruse d’avocat infructueuse, car un réexamen de cet événement vieux de plus de trente ans ne pourrait mettre au jour aucun élément nouveau. A moins que le rapport de gendarmerie contienne des éléments dissimulés par Valnet que celui-ci n’a pas dévoilés au micro de Jean-Claude Bourret. Mais nous ne pourrons en juger qu’en 2025, car la loi n°78-753 (17.07.78 et 03.01.79) interdit pendant 60 ans la diffusion des informations sur les ovnis recueillies par la gendarmerie française. Mais vu les circonstances de la confession de Valnet – couverte par le ministre de la Défense de l’époque – j’ai la certitude que le rapport original complet de Valnet ne dévoilera rien que nous ne sachions déjà en cette année 1998 concernant Valensole. Ce que contesteront les fanatiques d’ovnis. Ils devront donc continuer à vivre avec les hésitations de Maurice Masse quant à savoir si les petits ufonautes ont oui ou non émis un gargouillis.
Pour ce qui me concerne, me fondant sur la documentation existante, je n’oserais pas me prononcer pour ou contre l’authenticité de l’atterrissage de Valensole. Mais je l’efface de mon catalogue. Et tous les ufologues ou personnes intéressées par le mystère des ovni qui se veulent sérieux suivront mon réquisitoire. Est-ce là un jugement sévère, un coup pour l’ufologie ? Non bien sûr. Un des aspects paradoxaux de l’ufologie est que nous nous trouvons devant un trop-plein de rapports d’observation, y compris pour les rencontres du troisième type. Mais nous ne disposons pas vraiment d’un excédent de rapports d’atterrissage intrigants qui soient réellement solides, avec une abondance de détails et où les enquêteurs n’aient pas laissé chez eux leurs instruments de mesure quand ils se sont rendus sur les lieux. Or ces cas me paraissent l’un des éléments les plus importants de l’ufologie.
(…)
Après l’analyse sacrilège du dossier de Valensole, le lecteur ne doit pas, déçu, refermer immédiatement ce livre. Il y a d’ailleurs dans le témoignage quelques éléments qui m’ont conduit à la décision de ne pas prendre définitivement position contre l’authenticité de l’atterrissage de Valensole. J’ai publié ici cette analyse à titre d’exemple, afin d’illustrer la faiblesse de certains récits de l’époque des pionniers de l’ufologie.
(…)
Le silence des autorités a eu une influence très négative sur l’étude des ovnis et sur l’opinion publique. Ce mécanisme se manifeste clairement dans l’affaire de Valensole. « On » savait que la gendarmerie s’était rendue deux fois sur place pour interroger Masse pendant des heures. Il devait donc bien s’agir d’un affaire importante dont l’investigation avait été décidée « d’en haut ». « On » sous-entendait qu’un travail professionnel avait été effectué. Comme Valnet et ses collègues ont respecté le mutisme prescrit et n’ont communiqué les données recueillies qu’à un magistrat et à un ufologue connu par sa position très favorable à l’hypothèse extraterrestre (Aimé Michel), le petit monde de l’ufologie a présumé l’authenticité de la rencontre extraterrestre de Masse. Les personnes mal disposées ont vu dans le rideau de fumée une preuve de plus qu’il n’y avait rien d’intéressant. Mais si les gendarmes avaient à l’époque fait connaître leurs constatations lors d’un conférence de presse, les lacunes de leur enquêtes auraient immanquablement été mises en lumière et des contre-enquêtes auraient peut-être été entreprises. Nous disposerions d’un dossier plus riche à présenter aux juges sévères – ou bien Valensole serait devenu une anecdote totalement oubliée dans l’histoire de l’ufologie et les émotions dans le milieu ufologique ne se seraient pas déchaînées comme elles le sont maintenant.
Julien Weverbergh
Valensole inspira même une chanson ...
Notes de P Seray :
Merci à l'auteur pour son autorisation de publication de cet opus. Merci à J Scornaux pour cette traduction oh combien précieuse.
- 05 : Durant 10 ans, dit-on, rien n’a repoussé. Or sur ce cliché pris peu de temps après les faits, montrant M Masse à l'emplacement de la trace (nous pouvons en douter) il existe des herbes hautes, preuve que ça repousse...
Tout cela est occulté par les ufologues exoticiens et mis en exergue par les sceptiques.
L'ufologie construit à pas de géant des légendes que valide une poignée d'aficionados de la « soucoupe » trop heureux de se mettre en valeur.
J'en profite pour répondre à un reproche souvent adressé aux sceptiques : ceux-ci ne sauraient pas dire « Je ne sais pas » . En voilà une étrange légende qui arrange ces ufologues, plutôt ufomanes ici, alors que la seule chose de véridique est qu'il existe des cas inexpliqués ce qui ne veut pas dire inexplicables ! Ce qui est amusant, c’est que ces mêmes ufomanes « savent » que le phénomène est exogène, qu'il pratique le mimétisme, l'élusivité, le parasitage...
Pas besoin de preuves, c'est évident !
Eux savent donc car ils ont compris que le phénomène est intelligent ! Ils n’envisagent pas que cette notion d’ « intelligence », qui peut venir du témoin, des enquêteurs ou des « philo-ovni-sophes » soit un ressenti, ou soit issue d’une mauvaise enquête, ou issue d’hypothèses extraordinaires bâties sur des biais cognitifs. On pourrait parler de « comique de situation » lorsque l’on voit s’associer dans la lutte contre le scepticisme, des philo-ovni-sophes, des ufologues T-C et T-C-E, des ufologues se prétendant neutres acceptant sans sourciller d’aller lire ou écouter les plus immondes racontars sur des sceptiques et composer avec de pseudo-archéologues !
L'article publié ici date, certes, mais il demeure important en ce qui concerne l'historique du cas. Valensole reste et restera longtemps un cas fétiche, à l'image du Lac Chauvet qu'une tentative d'étude contradictoire vient de paraitre mais où l'essentiel n'est pas compris au point où l'auteur, se glorifiant de mettre un sceptique au pilori, n'a pas (encore) compris que lorsque je parle de l'hypothèse "pigeon d'argile", le mot hypothèse a un sens et ne veut pas dire que "j'y tiens absolument" ! Parfois le plus difficile est de comprendre ces gens là ! Ils ne méritent pas beaucoup d'attention, sont souvent dans le négatif et ne regardent quasi jamais ce qui est écrit mais qui écrit !
Quelques articles et archives à présent :
Il m’apparait nécessaire de rappeler ici le cas tel qu'il est connu généralement dans le monde de l’ufologie. J’emprunte pour cela le récit qui en a été fait sur le forum « Les Mystères des Ovnis » aussi appelé « Forum-Ovni-Ufologie » dont j’ai déjà parlé. Sous la bannière dudit forum, on peut lire : « Ovni et vie extraterrestre est un site consacré à l'étude sérieuse du phénomène ovni. ». Vous pourrez donc remarquer que la filiation ovni et vie extraterrestre est faite d’entrée. Afin qu’il n’y ait pas d’ambigüité, je tiens à dire que j’admets la possibilité de vies ailleurs même si je n’en ai à ce jour aucune preuve. Cependant, en aucun cas, je ne fais l’affirmation qu’une (ou plusieurs de ces vies potentielles) soit à l’origine des observations d’ovnis. Je le dis et je le redis mais apparemment ce n’est pas encore clair dans la tête d’ufologues.
Extrait du forum Ovni Ufologie :
« Le 1er juillet 1965, Maurice Masse observa d'assez près un objet de forme ovoïde posé dans son champ ainsi que ses occupants. Ce récit est considéré comme le plus solide pour confirmer la nature extraterrestre de certains ovnis. A l'endroit où se trouvaient les traces au sol, rien ne poussera pendant 2 ans.
Maurice Masse, cultivateur de lavande de 41 ans réputé pour son sérieux, vit avec sa femme et ses 2 enfants sur le plateau de Valensole (Alpes de Haute-Provence). Depuis une semaine, lui et son père travaillent quotidiennement dans leur champ et remarquent chaque matin, des dégâts causés aux lavandins, comme si quelqu'un avait pris, chaque nuit, des échantillons de ces plantes. Les plants ne sont pas arrachés, mais des pousses sont coupées ou plutôt cassées et emportées.
Au petit matin du 1er juillet 1965, Masse quitte son domicile vers 5 h. Il arrive dans son champ situé à 1600 m de sa maison. A 5 h 45, s'apprêtant à démarrer son tracteur qui stationne derrière un clapier (tas de pierrailles de 2 m de haut), Masse entend un bruit comme un sifflement qui remplissait toute la campagne. De là où il se trouve, il ne peut en localiser l'origine mais, pensant à un hélicoptère militaire, se dirige vers l'origine du bruit. Sortant de derrière le clapier, il constate effectivement qu'un engin est posé dans son champ au milieu de ses buissons de lavande, à 90 m. Cependant sa forme rappelle plutôt celle d'un ballon de rugby.
Masse s'approche en longeant une vigne située le long de son terrain, marchant parmi les rochers tout en observant la « machine ». L'objet, du volume d'une Renault Dauphine (de 3 à 3,50 m de large, pour environ 2,50 m de hauteur) est de couleur neutre et mate. Il possède une coupole supérieure transparente, et 6 pieds montés sur un pivot central s'enfonçant dans le sol, le faisant penser à une énorme araignée.
Mais l'objet n'est pas seul. 2 petits humanoïdes se trouvent à ses pieds, accroupis :
« Je m'avance néanmoins d'un pas tranquille, rien dans les mains, à travers les jeunes plants de lavande qui couvrent mon champ. Et j'aperçois tout près de l'engin 2 petits êtres ayant apparence humaine, penchés sur un pied de lavande. »
(Document GEOS- Avec l'accord de G Lebat)
Plus loin, l'article mis en ligne sur le forum cité plus haut indique :
« Lorsque je suis arrivé à 7 m d'eux, celui qui était tourné dans ma direction m'a alors aperçu. Il a du faire un signe à l'autre, tous 2 se sont redressés, celui qui avait le dos tourné a fait volte-face et a pointé un tube dans ma direction qu'il prit dans un étui sur son côté droit; à ce moment-là, j'ai été totalement immobilisé. Je ne ressentais rien, je n'étais pas engourdi ni contracté mais je ne pouvais pas faire un seul geste. J'ai très bien distingué que celui qui m'avait paralysé remettait de la main droite, dans l'étui qu'il portait à gauche, ce fameux tube.
Ces 2 êtres sont ensuite restés quelques minutes ( ) discuter en me regardant la plupart du temps. J'ai remarqué que leurs yeux bougeaient et j'entendis une sorte de gargouillement provenant certainement de leur gorge. Ils n'avaient presque pas de cou tant leur tête était rentrée dans les épaules. Ils semblaient se moquer de moi, pourtant leurs regards n'étaient pas méchants, tout au contraire.
Au bout de 4 à 5 mn, ils retournèrent, avec une agilité surprenante, dans leur appareil en s'aidant de la main droite, puis de la main gauche. Une fois montés à bord, une porte à glissière se referma d'une façon qui m'a semblé automatique, de bas en haut, de la même manière qu'une porte de meuble.
Je les ai distingués derrière le dôme, j'ai entendu un bruit sourd qui a duré 2 à 3 s, tandis que leur appareil se soulevait de 10 cm à 1 m. Le tube qui se trouvait sous l'appareil est sorti de terre et les 6 pieds se sont mis à tourner. Il n'y a eu ni fumée, ni poussière soulevée par cet engin. Les 6 pattes tournaient dans le sens des aiguilles d'une montre.
Tandis que les visiteurs me faisaient face, l'appareil est parti en arrière, dans la direction opposée à leur orientation. Il s'est élevé en oblique plus vite qu'un avion à réaction. Je l'ai suivi pendant 15 à 30 m, puis il a disparu subitement de ma vue, pire qu'un éclair.
Je suis resté immobilisé encore 15 mn, puis j'ai remué mes mains, puis tous le corps et les membres. Je suis alors parti vers mon tracteur. »
"Masse ne recouvre sa capacité de mouvement que 15mn plus tard. A ce moment, il va immédiatement examiner l'endroit où l'ovni s'est posé et remarque diverses marques au sol, ainsi qu'un trou central d'environ 30 cm de profondeur là où il avait stationné le pylône central de l'engin. La terre tout autour est détrempée. Plus tard, dans la journée, il note qu'elle s'est rapidement durcie jusqu'à avoir la consistance du ciment.
C'est en mettant au courant de son aventure M. Moisson, patron du Café des Sports que la gendarmerie a vent de la nouvelle."
Je précise n’avoir rien modifié dans les extraits ci-dessus.
Nous avons la une bien belle histoire extraordinaire non ? C'est cette histoire qui restera dans la tête des ufologues. Le désir de vérification n'est pas dans l'envie de savoir mais bien dans l'envie de croire.
A partir du 3 Juillet suivant, les journaux parlent de la « soucoupe volante de Valensole ». La plupart d’entre eux émettent l'hypothèse d'un hélicoptère Alouette II ou III : En effet, cet été là, des exercices militaires sont en cours sous le nom de « Provence 65 ». Le général Chassin ne confirme pas l'hypothèse de manœuvres militaires et demande que les autorités fassent dans le plus bref délai, une déclaration à l'effet de dire si, oui ou non, un hélicoptère en mission s'est posé un moment dans le champ de M. Masse.
Ce cas présente l'avantage d'être assez bien étayé grâce à différentes sources existantes et disponibles. Avant de nous y référer, voyons un peu ce qu’il en est de ces fameuses traces.
Victor Nathan, journaliste pour Le Provençal écrit dès le 4 juillet 1965 :
« Est-il besoin de préciser pourtant qu'à l'heure actuelle il ne reste plus grand chose à voir. Tout le champ a été piétiné ni peu ni assez [sic]: les sillons sont aplanis et les lavandes ne fleuriront plus jamais à cet endroit. C'est bien ce que redoutait M. Maurice Masse lorsqu'il a tellement hésité à faire part de son étrange découverte sauf à quelques amis sûrs. Après bien des réticences, lorsqu'il a consenti à nous faire personnellement le récit de ce qu'il avait vu, M. Masse nous a confié ses craintes des embêtements qui allaient s'abattre sur lui: « Ma première réaction, nous a-t-il avoué, a été de passer la charrue dans le champ et de faire disparaître toutes les traces du passage de cet engin. J'aurais du obéir à ma première impulsion. Mon champ est actuellement dans un état indescriptible et je suis littéralement pourchassé par une meute de reporters et de curieux sans parler des interrogatoires officiels. J'ai fait si souvent le récit de ce qui m'est arrivé que j'en suis fatigué. »
Le rapport de gendarmerie décrit les traces de cette manière :
« Nous avons constaté, dans un champ de lavande dont la terre était meuble et fraîchement binée, la présence d'une trace insolite plus récente.
Il s'agissait d'une civette peu profonde et d'environ 1m20 de diamètre. Au centre de cette cuvette se trouvait un trou cylindrique de 18 centimètres de diamètre et d'une quarantaine de centimètres de profondeur. L'on apercevait aussi quatre sillons peu profonds, d'une largeur de 8 centimètres et d'une longueur voisine de deux mètres chacun, qui formaient une sorte de croix, ayant pour centre le trou cylindrique. La terre à cet endroit était compacte. » Une suite inédite ? Selon le site « Provencedoc.com » se référant au Forum Ovni Ufologie, un témoignage de dernière minute aurait été caché au grand public. « Provencedoc.com » a enquêté auprès de la famille d’Augustin Roche, dont le témoignage aurait pu tout faire basculer ! (disent-ils). (source : http://www.provencedoc.com/rebondissement-laffaire-ovnis-valensole-1965/)
Extrait : « D’après A. Roche, la soi-disant soucoupe volante qui a atterri dans le champ de lavande était peuplée par un groupe d’extra-terrestres qui parlait un dialecte incompréhensible fait de sons bizarres, de sifflements et de gestes de la main. Ils apparaissaient comme portant une sorte d’uniforme de cosmonaute, mais avec une tête beaucoup plus grosse que celle des humains. D’après A. Roche, ils semblaient venir sur terre avec un plan bien précis, et nous citons : « observer les habitants de la région et comprendre leurs us et coutumes».
Le capitaine Valnet rencontra Roche à son domicile une semaine après l’observation de M. Masse, ne voulant rien laisser au hasard, d’autant que la presse s’était emparée de l’affaire.
Il lui posa des questions, liées à la présence d’extra-terrestre sur le plateau. » L’article se poursuit ainsi (extraits) :
« Rendu perplexe par les affirmations d’A.Roche sur la vision de cette soucoupe volante et de l’étrange peuplade qui l’habitait, le capitaine Valnet en pose une dernière : « Monsieur Roche, comment pouvez-vous être si sûr qu’il s’agit d’extra-terrestres ? ».
A. Roche répondit : « capitaine, venez voir ma grange… ils m’ont piqué ma scie, mon marteau tout neuf, mon cruciforme, ma clef de 12 et mon opinel acheté au marché. Putain, y a que des extra-terrestres qui pouvaient savoir où je les avais planqués ! »
Certains exoticiens prirent à la lettre ce témoignage tant ils avaient besoin d’une confirmation du cas d’observation de M.Masse à Valensole. Car le nœud de la guerre qu’ils mènent contre les sceptiques est aussi là : trouver des confirmations ! Biais de confirmation sur biais de confirmation deviennent certitudes !
Et pourtant ! Dernièrement, un compatriote contemporain de M. Masse m’a ra raconté une anecdote sur une plaisanterie faite par ce dernier en compagnie de certains autres habitants de Valensole envers un habitant de la commune. Les gaillards ont caché à l’un des leurs une grosse quantité de ballots de paille et pendant que leur propriétaire en faisait part aux gendarmes, ils remirent le tout en place avant le constat de ces derniers. Je ne donnerai pas d’autres détails mais ce n’est pas la première fois que l’on me parle des blagues de M.Masse sans que j’en tire la conclusion ferme et définitive que son observation soit de cet ordre. En tous les cas, si j’ai été informé de cette « blague » d’autres devraient l’être aussi si elle s’est avérée vraie.
Si tel est le cas, pourquoi ne l’ai-je lue nulle part ?
Ufo l'Savoir non ?
(P Seray)
PS- Il existe un article fort intéressant à lire absolument sur ce blog tenu par G Fernandez. Article du membre du CNEGU, Raoul ROBE :
http://skepticversustheflyingsaucers.blogspot.com/2017/11/maurice-masse-encounter-valensole.html
- « La soucoupe volante était sans doute un hélicoptère », Le Monde, 4 juillet 1965, p. 18.
- https://ufo-scepticisme.forumactif.com/t1259p300-valensole-alpes-de-haute-provence#103562
- Dominique Caudron, « Le Baron noir et ses ancêtres », in Communications, 52, 1990, Rumeurs et légendes contemporaines, sous la direction de Véronique Campion-Vincent et Jean-Bruno Renard, p. 219-248, p. 241
- Claude Maugé, Une approche de la théorie réductionniste des ovnis [archive], sur le site Zététique, 2004 : « Et en France, il n'est pas impossible que le témoin de la fameuse RR3 de Valensole le 01.07.1965 ait vu un hélicoptère de la 6ème Flotte américaine en mission d'espionnage (je tiens cette hypothèse du physicien renommé qu'était Yves Rocard) ; les autorités auraient alors préféré laisser parler d'ovni plutôt que de devoir reconnaître une telle incursion sur notre territoire. Cela paraît d'autant plus plausible qu'un avion espion U.S. était intercepté deux semaines plus tard au-dessus de l'usine atomique de Pierrelatte. »
- Gilles Fernandez, « Rencontre Maurice Masse (Valensole, 01/07/1965) : canular inspiré d'une bande dessinée française ? » [archive], blog Sceptiques vs. les Soucoupes Volantes, novembre 2017.
Etc...
Comentários