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LES ALEAS D’UNE ENQUETE OU LEGENDE SOUCOUPIQUE…

Dernière mise à jour : 21 déc. 2023

Etrange histoire en réalité qu’est celle que je vais vous narrer maintenant. On a l’habitude de dire que tout vient à point à celui qui sait attendre et on me qualifie de « testard » lorsqu’un mystère me tient.
J’avoue avec humilité cette dernière affirmation !
Lorsque j’ai appris les premiers éléments de cette affaire, je ne pensais tout de même pas qu’il me faudrait tant d’années pour aboutir aux résultats qui vous serons livrés en fin de texte.
Tout commence en 1978, en été…

Apparition d’un mystère …

J’avais rendez-vous avec un témoin d’une observation insolite à Toulon. Ce dernier me raconta qu’il avait observé la semaine d’avant une curieuse boule lumineuse d’un jaune orangé, striée de bandes
sombres et de la grosseur approximative de la lune. Témoignage classique s’il en est et dans lequel je soupçonnais la Lune que des bandes de nuages traversaient comme stimulus.
Si le témoin accepta avec quelques réticences cette éventualité, il me donna néanmoins le nom d’un de ses amis de passage ayant observé lui, un bien curieux phénomène près de l’observatoire Antarès
(la Seyne/mer) quelques temps auparavant (un banal ballon-sonde).

Et c’est à ce moment là, qu’il me conta une bien curieuse histoire concernant un atterrissage probable à Bandol dans le milieu des années cinquante.

Ses souvenirs sont très limités compte tenu de son très jeune âge à cette époque. Ils consistent essentiellement en cela : Un objet lumineux se serait posé près d’un bois à proximité de Bandol. Des policiers auraient gardé les lieux dans l’attente d’officiels. Le témoin aurait été une femme qu’il qualifie de « sorcière ». L’affaire fit grand bruit à cette époque et dans toute la région immédiate.
Voilà donc les seuls éléments recueillis selon les souvenirs de ce témoin. Je note au passage qu’ils proviennent de discussions entendues entre divers personnages et non pas d’une constatation de quoi
que se soit !

Ayant eu souvent l’occasion de consulter les archives du journal local d’alors, j’ai recherché quelque chose en rapport mais n’ai trouvé absolument aucune trace, sur une période couvrant 1952 à 1956.
En revanche, dans l’ouvrage de Jacques Vallée « Chronique » en page 284, existe une affaire similaire (peut-être la même ?) survenue le 16 octobre 1954, à une heure inconnue. De nombreux témoins décla-
rèrent avoir vu un objet posé dans un champ. Il paraissait phosphorescent et de grande taille. Il s’envola subitement …

Est-ce ce cas dont mon témoin m’a parlé ? Un cas identique ? Une plaisanterie de l’époque ?
Je ne retrouve nulle trace d’autres détails de cette affaire et notamment la présence de policiers sur les lieux attendant des « officiels ».
Serait-il possible qu’à cette époque aucun ufologue n’ait été au courant de ce fait bien singulier ?
Je continue donc mes recherches dans les Archives et trouve trace tout de même d’un soi-disant atterrissage d’un objet près de…Hyères cette fois. Une photo illustre l’article d’alors.

Voici en bref les faits rapportés et la conclusion :
16 octobre 1954. Hyères (chemin long). Deux témoins Toulonnais affirment avoir assisté à l’atterrissage d’un objet en forme de « soucoupe ». Près de l’engin un être vêtu d’un scaphandre leur parla en français ( !).
Des traces d’herbe brûlée auraient été retrouvées à l’endroit précisde l’atterrissage.
Dans cet article une photo avec cette légende : « Les officiels sur les lieux ». Nous la reproduisons pour info et illustration.
Il s’avèrera plus tard que affaire n’était qu’un canular, un des deux témoins sera même poursuivi pour « grivèleries »(1) !

Mais est-ce bien de cela dont m’a parlé mon témoin ?
Milieu des années cinquante, 54 correspond bien !
Des officiels sur les lieux ? La photo accrédite ce souvenir. Les lieux ? Non, cela ne cadre pas, puisque, revu deux mois après, il me confirmera que l'affaire en question n'avait eu comme témoin qu'une mme, et que c’était prés de Bandol ou St Cyr…

Me revoilà au point de départ …

Le temps passant, j’avais presque oublié cette histoire lorsque, au cours d’une autre enquête, une dame d’un certain âge me parle d’un curieux phénomène ayant eu lieu dans les années cinquante …
Il s’agit d’une rencontre avec des humanoïdes à la suite d’un atterrissage…Les lieux : environs de St Cyr… (On y revient et m’interpelle) …

Je dus toutefois attendre Décembre 1979 pour recevoir une autre information surgissant d’un hasard, comme les ufologues aiment les voir. Quelques temps auparavant je devais travailler dans un théâtre en
tant que photographe de remplacement. Une pièce de marionnettes devant se jouer en salle G. Apollinaire à la Seyne/Mer avec deux artistes réputés de la région. Un journaliste de Var Matin me connaissant et me trouvant là à donner et un coup de main (bénévole) et à prendre des photos de différentes scènes de la comédie, me demanda de lui fournir quelques clichés pour illustrer un article futur. J’ai bien sur accepté avec plaisir et en remerciement, je reçus l’assurance de pouvoir utiliser les colonnes dudit journal pour d’éventuels appels à témoins. Les deux artistes m’ayant demandé de réaliser des photos N et B afin d’en sélectionner quelques unes pour de futures affiches annonçant leurs spectacles au quatre coins du var, je devais également rencontrer un homme d’une trentaine d’année, chargé du montage des décors. Au fur et à mesure de l’avancement des travaux et entendant parler de ma passion pour les Ovni au journaliste, il s’approcha et nous fîmes connaissance. De fil en aiguille nous sympathisâmes. Les travaux achevés, mes photos prises et sélectionnées, nous nous revîmes…

Un jour C… m’apprit que son père, ancien policier, venait d’apercevoir un « truc » curieux dans le ciel Seynois. Je ne me doutais pas de l’importance de ce qui allait suivre…

Le mystère s’épaissit …

Je me permets ici d’insérer l’ensemble des données, afin de justifier le titre premier de ce texte : à savoir « les aléas d’une enquête ». Voici les faits tels que je les ai vécus :
C… père n’est guère du genre bavard. Il aime se retrancher derrière des impératifs plus ou moins militaires pour appuyer sa conviction « qu’il faut conserver le secret » !
C’est le 9 décembre 1979 non sans une certaine réticence qu’il finit par me narrer son observation et curieusement et à la surprise de son fils, il nous conta une histoire vieille datant des années 55/56.
Il habitait alors un appartement situé au quatrième étage et dominant la baie de Bandol. C’est d’entendre, venant de sa fenêtre, des enfants dans la rue s’écrier « des soucoupes volantes ! » qu’il regarde puis constate la présence de trois disques en forme de soucoupes très brillantes. Ces disques venaient de l’ouest et se dirigeaient vers le nord,
à assez basse altitude, passant au-dessus de l’île de Bendor. Ils stationnèrent là, au-dessus de l’île, puis, d’un coup, partirent en s’infléchissant vers la pointe de Sanary pour revenir, toujours par l’ouest, horizontalement et rapidement.
Il qualifia cette vitesse de folle et d’incalculable. Les disques s’élevèrent ensuite vers le ciel et le manège se répéta à plusieurs reprises. Une véritable danse …
Ils avaient une couleur vert-bleu et possédaient une forme de soucoupes, nous répéta-t-il à de nombreuses reprises.
Au bout d’un temps indéterminé, les disques partirent de l’ouest vers le sud-ouest (Sanary) pour disparaître enfin en s’élevant à grande vitesse.

Par la suite, il entendit parler que ces mêmes soucoupes étaient revenues et que le scénario se serait reproduit durant près d’un mois.
Mais notre témoin (âgé de 75 ans au moment de l’enquête) nous confirmera ne les avoir observées qu’une seule et unique fois en ce qui le concerne.
Il nous précisera enfin, qu’il y aurait eu des centaines de témoins dont un qui est décédé.
Nous n’en saurons pas plus ! Pour C…père cela doit être suffisant ! Dans l’inévitable discussion qui s’ensuivit, nous réussissons cependant à mieux comprendre certaines choses.
D’une part, lorsque C… nous dit que le phénomène se reproduisit durant près d’un mois, il fait allusion aux observations relatées de disques similaires un peu partout dans la région à cette époque là.
D’autre part, en parlant de centaines de témoins, c’est ce qu’il imagine en fonction de ce qu’il a observé et des autres témoignages.
Enfin lorsqu’il parle du témoin décédé, il veut dire qu’il est mort peu après et non à la suite de cette observation bien entendu… En revanche, impossible de savoir le nombre de « soucoupes » qu’il affirme avoir observées pas plus que le temps que cela dura. Son fils nous dira bien plus tard, qu’il s’agissait de trois engins, sur ce qu’il avait compris …
C… père nous parla avec plus de détails de son observation du 05 décembre 1979. Mais nous ne nous y étendrons pas ici. Ce qui est nettement plus intéressant dans cette affaire, c’est que C… père semble considérer que les affaires d’observations des années cinquante se doivent d’être gardées secrètes. Il justifia de cela de par sa profession (policier – rappel) et qu’il eut l’occasion à plusieurs reprises durant ces années 54/56 et même 57 d’enquêter sur des affaires d’objets bizarres.
Je dois reconnaître que cet avis me fit grand effet et que je vérifiais plus d’une fois que mon magnétophone fonctionnait bien.

En fin de discussion et après un bon café que j’acceptais pour rester encore un peu de temps, c’est la qu’il raconta : « J’effectuais mon service à Bandol, avant une affaire à St Cyr. Un propriétaire d’un bien
au lieu dit « Poutier » de Bandol, vers St Cyr, derrière Bandol, au Bois Maurin a signalé la chose. Une constatation de la Gendarmerie de St Cyr a été faite. Le terrain n’était pas brûlé mais grillé.. Des arbustes tordus. C’est tout…Allez savoir…La témoin est morte. Il s’agissait d’une femme, magnétiseuse et elle habitait Rue Voltaire à Bandol… » .
Il précisa avoir assisté à l’enquête sur les lieux car il devait garder l’endroit à l’abri des curieux. Il vit comme « des officiels » sur le terrain (des huiles de là-haut – sic). Je sus enfin que la femme en question était surnommée « Thérésina »…
Je tenais enfin une information digne de foi et d’intérêt. Mais il me restait encore beaucoup de travail. De par son témoignage et par recoupements, j’en déduisis que cette affaire datait d’avant sa première observation, soit 1954 ou 1955. Cela cadrait avec les informations dénichées dans le livre de Vallée…Du moins le pensais-je…
Restait à me rendre sur les lieux, avec quelques précieux indices et si la chance voulait encore daigner m’accorder un soupçon d’aide … A contrario, il me manquait un élément : la présence d’humanoïdes
qui aurait été signalée par cette dame… Je sais, par expérience, que lorsqu’un événement est transmis de bouche à oreille, il alimente une rumeur parfois en exagérant les faits d’une façon extrême. Je ne
pouvais alors soupçonner que pour une fois, tout allait concorder.

Désillusion…

Sur Bandol ou St Cyr je ne dénichai rien de particulier. Certes, certaines personnes âgées se souvenait d’une certaine « magnétiseuse », surnommé la « sorcière », mais personne ne se rappelait d’une quel-
conque affaire d’atterrissage.

Sur le secteur supposé, existent aujourd’hui de nombreuses villas. Impossible en conséquence de se faire une véritable idée du terrain.
Mon enquête allait t’elle finir ici ?
C’est effectivement ce qui arriva pendant près de dix mois. Je n’avais finalement obtenu qu’une confirmation : l’existence d’une femme et d’un événement ayant au moins marqué les esprits de quelques personnes…
Je classai alors sans suite cette curieuse affaire, comme étant un canular probable et ce, malgré le témoignage de C…malheureusement décédé dans les mois suivants mon entretien avec lui.
De plus, un enquêteur résidant à Toulon me confirma que l’affaire de St Cyr en 1954 était probablement un canular. Source ? Mystère…

Rebondissement…

J’en étais là en cette fin d’année 1980 lorsqu’au cours d’une énième enquête, une charmante dame me parla d’une curieuse affaire ayant pour cadre Bandol, dans les années 50.
Selon ses souvenirs, une rumeur attestait d’un atterrissage et d’un contact avec deux humanoïdes… Elle effectuait à cette époque des ménages chez quelques personnes de Bandol. Elle se souvient que les gens en riaient beaucoup, surtout lorsqu’ils voyaient passer le témoin, une femme d’un certain âge qu’ils nommaient « la folle » !
Cette dernière aurait assisté à un atterrissage d’un engin en forme de « soucoupe » entre Bandol et St Cyr et depuis, c’est ainsi qu’elle fut surnommée « puisqu’elle avait vu des extraterrestres ».
En revanche, chose curieuse, notre témoin nota à diverses reprises que des enfants l’entouraient souvent, voir la suivaient même en forêt sans que les parents ne s’inquiètent pour autant…
« On m’a expliqué alors qu’elle était bonne « professeur » pour la forêt… » !!!

Elle ajouta aussi une petite phrase qui allait (enfin) me permettre d’en savoir plus dans cet imbroglio :
"Quelques temps après les gens ne rigolèrent plus, un monsieur aurait trouvé des traces dans son champ… ». Voilà qui semble confirmer les dires de notre ancien policier, Mr C…

Ce témoin, une dame de Sanary, une personne d’âge respectable (78 ans alors) me demanda surtout de ne point révéler son nom, de peur « qu’on me prenne pour une folle aussi »…(sic).
Elle situe vaguement cette affaire « vers le milieu des années cinquante ». Une aubaine pour les ufologues, 54 et 57 étant des années « fastes » !
Toujours en tenant compte du témoignage de notre ex-policier, cette affaire de St Cyr – Bandol eut lieu après son observation (sous réserves de ses souvenirs), n’indique-t-il pas avoir eu à faire à des
histoires de « soucoupes », notamment en 57 ?
Bien entendu, nous aurions aimé en savoir plus sur le canular de St Cyr, (1954) dont nous parle cet ufologue toulonnais. Les seules traces retrouvées à ce jour figurent de manière trop laconique dans l’ouvrage de J.Vallée…
Une autre personne me dira succinctement que cette affaire de Thérésina ou Thérésa, elle ne se rappelle plus trop, s’est produite vers la fin des années cinquante. Sa mère connaissait le témoin pour avoir été soignée par elle (guérisseuse – rappel). Un jour, alors encore très jeune, elle se souvient que sa maman s’était écriée en lisant le journal :
« Ils ont trouvé un morceau de soucoupe ! Et si Thérésa (ou Thérésina) avait bien vu quelque chose ? ». Une phrase du même genre du moins.
C’est tout ce dont cette personne se rappelle, mais elle évoque tout de même à un canular.

Recherches dans le néant…

Les rumeurs ont la peau dure, nous le savons ! Il suffit d’un événement plus ou moins étrange, une pseudo omerta par rapport à l’insolite, un peu de moquerie, d’allusion plus ou moins déformées de quelque chose de peu banal ou du moins le semblant, pour qu’elle enfle. Ajoutons une atmosphère particulière propre à l’époque (54 ou 57) et ce phénomène, non vérifié en son temps, a pris une proportion où des strates de supputations se sont superposées et ont masqué l’origine et la réalité des faits. Le temps ne faisant rien à l’affaire,
chacun ajoutant ou interprétant à sa manière le cas et nous obtenons une bien curieuse histoire.
Même sur les lieux personne ne se rappelle de ce qui a pu réellement se passer ! C’est souvent au hasard que nous obtenons des renseignements, simples et concis. Tous ceux qui les évoquent émet-
tent une certaine prudence, parlent de bruits qui ont couru, sauf cette agréable dame de Sanary et le policier C…
Ce dernier devait très certainement en savoir plus, mais son refus net et catégorique nous a empêchés d’aller plus loin. Reste d’hypothétique recherches dans le … néant. Et voilà que « par dessus le marché » un autre mystère arrive, un morceau de soucoupe ! Ne serait-ce pas plutôt un morceau de ballon sonde ? Cela expliquerait beaucoup de choses et rendrait caduques les rumeurs entourant cette histoire mais encore faudrait il le démontrer…
Une ultime vérification se devait d’être faite en fonction des faits recueillis jusqu’à présent. Un morceau de soucoupe dans un article de presse, ça devrait se retrouver.

Or, encore une fois, j’ai un vague souvenir d’une histoire de ce genre. C’est le journal VAR MATIN qui va éclairer une lanterne bien pâle jusqu’à présent, par un article datant du 26 avril 1957 ! Ce journal revient sur une affaire qui fit grand bruit dans le Var et à travers toute la France. Le 17 avril de la même année, un objet insolite a été observé prés de Vins (Brignoles) à proximité du sol. Il est probable, contrairement aux affirmations de Jimmy Guieu, qu’un hélicoptère soit à l’origine de ce phénomène, puisque le journal indique dès le lendemain, une telle présence sur les lieux. Le 26 avril donc, ce même
journal affirme, photo à l’appui, que la Vicomtesse de Noailles avait trouvé un morceau de métal inconnu. Nous reproduisons ci-après la photographie illustrant l’article. Notons que Jimmy Guieu (2) ne mentionna jamais la présence de l’hélicoptère, alors que manifestement il s’agissait d’un élément important (à l’époque). Faut-il en déduire que conscient de son erreur, il préféra ne point en rajouter ??? (3)

Le "morceau de soucoupe" trouvé à vins sur Caramy (Var) en 1957...


Voilà qui remet en contexte notre affaire ! Nous pouvons à ce stade affirmer sans grand risque d’erreur que notre fameuse affaire de St Cyr-Bandol a eu lieu courant 1956, puisqu’un témoin nous affirme « fin
cinquante », ou alors au début 1957 en se souvenant de l’exclamation de sa mère qui trouva à cette époque de « vagues » comme une matière de preuve dans l’aventure de Theresa (ou Teresina).
Cela cadre également avec les affirmations de C… que nous avons vues en début de ce texte.
Exit le « canular » de 1954, nous sommes bien en 1956 ou début 1957…

Derniers éléments.

Courant 1981, j’ai eu connaissance par un tiers, un pêcheur comme moi, qu’un de ses amis avait résidé dans son enfance à Bandol, au Bois Morin très exactement. Il ajouta avec un sourire entendu : « Peut-être en sait-il plus sur tes extraterrestres… ». Il faut dire que ce St Pierre à la gaule agile, aimait particulièrement me mettre en boite !
Il avait appris via les journaux que je m’intéressais aux Ovnis’ et lorsque le poisson refusait obstinément nos appâts, il s’amusait à passer le temps à mes dépends…

Je rencontrais donc ce sieur, Paul qui, mi amusé, mi sérieux me confirma qu’il avait bien habité dans sa jeunesse ce secteur de Bandol.
Quant à savoir s’il savait quelque chose…
Je dus attendre quelques semaines pour qu’il consente à me parler d’un épisode curieux de son enfance. Il ne me demanda pas de le croire, pour lui, cette affaire était vraie et pour cause… Voici ce qu’il me narra :
- « C’était au bois Morin, à Bandol, près de la route menant à St Cyr. Maintenant ils ont construit des immeubles à cet endroit. Ma mère m’a pris pour un fou à cette époque.
Donc, j’ai vu deux boules lumineuses, comme des météorites qui ont atterri puis redécollé…
- Tu les as vues ? atterrir ?
- Bon, attends ! Je m’explique. Je montais dans le bois Morin. Il y a un petit chemin là. Thérésina était là, au bout du chemin, dans une petite clairière. Donc, au juste, j’ai vu les boules descendre vers le sol et je
suppose qu’elles ont atterri. Le chemin monte légèrement. Je vis donc comme des boules lumineuses d’une teinte très éclairante, un peu semblable à l’aspect d’une boule de feu avec une très courte queue ou traînée à l’arrière. Les deux sphères descendaient rapidement et verticalement vers le sol. L’aspect le plus curieux c’était que ces sphères ressemblaient à des gouttes d’eau…
- Tu peux les dessiner ?


- (Il s’exécuta et poursuivit sa narration) .Je montais donc ce petit chemin, Thérésina allait toujours là pour ramasser des herbes, des asperges, elle ramassait tout ça à cette époque. Avant d'arriver à elle, j'étais à environ 5OO mètres de là, j’ai vu ces deux trucs tomber très vite en une fraction de secondes. J’étais intrigué, ça avait la grosseur d’un bouton de gros manteau, tu sais ?
Bon, j’ai couru et je suis arrivé à la première lisière du bois, mais j’ai rien vu, j’ai cherché, j’ai rien trouvé. Je me suis enfoncé dans le bois et j’ai vu Thérésina en compagnie de deux nains.
Je les voyais de dos, ils avaient des cheveux noirs, ils étaient petits et frêles. Thérésina était plus grande qu’eux.
- De quelle taille ?
- Elle dépassait les êtres des épaules tu vois. Les êtres lui arrivaient aux épaules. Thérésina devait faire environ 1,7O m, donc je pense à 1,30 ou 1,40 pour les êtres, guère plus.
- Comment étaient-ils habillés ?
- Ils ne portaient pas de costumes, une espèce de pull, puis une sorte de veste noire. C’est tout ce dont je me souviens. Même les jambes je ne m’en souviens plus.
- Ils paraissaient « humains » ?
- Oui, parfaitement. C’est ça qui m’a surpris. Les êtres parlaient avec Thérésina, mais je n’entendais rien. J’étais là quand ça s’est passé.
- Tu étais caché ?
- Non, j’étais sur le petit chemin. Et ça parlait beaucoup. C’était quelque chose de profond certainement. Après, ces types sont partis.
Mais je ne les ai pas vus partir. C’est ce qui m’a surpris.
- Les boules étaient au sol ?
- Non, je n’ai pas vu les boules.
- Comment cela ?
J’ai vu les boules arriver, j’ai couru voir ce que c’était et là j’ai vu les êtres, mais pas les boules.
- Bien et comment ont disparu les « êtres » ?
- - Comme ça ! Je ne les ai pas vus disparaître. Puis Thérésina m’a aperçu, elle avait un panier qu’elle posa à terre et elle est venue vers moi. Nous avons parlé, pas des boules ni des êtres, de la kermesse du
curé. Puis elle m’a dit de partir, j’ai obéi et là, je me suis caché. Thérésina est partie en direction du Pont des Maures pour rentrer chez elle.
C’est à un kilomètre à peu près, à travers bois.
Je suis revenu à l’endroit où j’avais vu les êtres parler avec elle. Des pissenlits et des herbes étaient au sol. Et là, j’ai revu très rapidement les deux trucs repartir. Comme des pierres que l’on lance l’une derrière l’autre. C’est tout. Mes parents ont rigolé quand j’ai raconté cela. Ils ne m’ont pas cru…
- C’était quand ?
- Fin 56 ou début 57.Je ne me rappelle plus très bien. J’étais très jeune alors.
- Quel âge ?
- 9 ou 10 ans. Je n’en saurai jamais plus. Je ne revis plus Paul qui m’avait pourtant promis de me tenir au courant si d’autres détails devaient lui revenir. Je ne sais que penser de tout cela. Une chose est sure, la rumeur a bien colporté quelque chose de véridique. Quoi ? Je doute fortement qu’il s’agisse de « soucoupe ». Sans aucun autre élément, impossible de se prononcer. En revanche, si nous tenons vraiment à y voir clair, nous pouvons tenter de résoudre, à notre manière et avec les imperfections
inévitables que cela comporte, cette histoire…

Et la lumière vint …

Depuis le début de toute cette histoire, il nous était apparu étrange sinon singulier, qu’en pleine « époque » des « soucoupes volantes » aucun article de presse ne mentionnait ce cas, connaissant la promptitude des journalistes à l’exploitation d’une anecdote insolite, sauf ! Sauf s’il n’y a pas d’étrangeté à une affaire banale dès l’origine et strictement locale. Ce n’est alors qu’après un laps de temps plus ou moins long que la rumeur peut la transformer en une histoire plus exceptionnelle …
Voici l’hypothèse de ce qui s’est probablement produit :
Fin 1956 ou début 1957, les journaux parlent de la présence de disques, soucoupes, cigares et autres choses volant dans le ciel de France dont la Provence.

Thérésina se trouve comme à son habitude dans la colline, au bois Morin lorsqu’elle entrevoit un phénomène intriguant pour elle. Le lendemain, ou dans les jours proches de son observation, un propriétaire de champ, se trouvant entre St Cyr et Bandol découvre des traces étranges. Il alerte la police, dont M C… qui, dans l’attente de son chef, gardera l’endroit des traces. Nous trouvons confirmation de ce fait dans sa propre déclaration lorsqu’il fait allusion « aux huiles », ce qui n’implique pas forcément la venue de hauts gradés en provenance de Paris, Lyon ou Marseille, mais plus probablement de ses supérieurs directs.

Les traces semblent classiques, de l’herbe brûlée !

Doit-on imaginer que ce résultat a été occasionné par l’atterrissage d’un Ovni ? Rien ne le confirme, en revanche nous pouvons penser qu’en cette période de l’année (fin 56 ou début 57 et très certainement
avant Avril 57 !) de nombreux orages ont éclaté dans la région. Pour quoi ne pas envisager la foudre comme responsable des dégâts ? Je ne suis pas réductionniste à l’extrême, mais convaincu que des explications logiques, sans forcer pour absolument les faire coller aux cas,sont souvent à l’origine d’observations étranges.
Par exemple, j’ai personnellement constaté les effets de la foudre un été 1977 à Lunel, en plein mois d’août, sous la forme d’une boule lumineuse blanchâtre et irisée, qui eut pour résultat des traces de brûlures sur son court parcours et même sur deux véhicules situés à proximité ! Dans l’affaire qui nous intéresse ici, une explication de type foudre peut être à l’origine de la désaffection éventuelle des journalistes, même s’ils en ont eu connaissance !
Il est très difficile de retranscrire les déclarations des témoins lorsque ces derniers sous-entendent certaines choses où y mettent des intonations vocales ! D’où l’obligation d’alourdir un texte pour expli-
quer cela et c’est le cas ici.
Je ne peux que spéculer mais, une femme dite guérisseuse appelée « la sorcière », l’époque, tout incite à exciter l’imagination. Malgré tout, le sujet prête à sourire pour la majorité des gens, sourires moqueur s’évanouissant lorsque des traces sont reliées à l’histoire initialement à peine insolite.
Du coup, certains se mettent à croire qu’il y a effectivement du surnaturel à cette histoire ! D’autres conserveront le doute. La rumeur, toujours prompte à s’adjoindre de nouveaux éléments, transforme le
cas Thérésina en contact et un témoin, mélangeant plusieurs choses,
On rajoutera même, quelques temps plus tard, le morceau de fer trouvé à Vins qui deviendra alors un morceau de « soucoupe ». Sans aucun doute le jeune Paul a du claironner sa « rencontre » ! Un morceau de puzzle supplémentaire …
Chacun y ajoutera ses formes et ses formulations, afin d’obtenir quelques années plus tard ce que nous venons de lire. Une rumeur qui m’amena à nombre de rebondissements.

Mais Paul, qu’a t- il vu ? (en toute bonne foi)
Mon hypothèse : Il monte la colline et aperçoit un bolide (peut-être avec fragmentation) de petite taille avec une traînée courte l’accompagnant. Comme beaucoup d’observateurs de ce type de phénomène, il estime que ça tombe à proximité. A son âge (9 ou 10 ans) et au courant de l’observation de Thérésina qu’il considère comme l’égale d’un professeur (ne leur apprend-t-elle pas à reconnaître des herbes, les asperges sauvages et des champignons ?) il fait instinctivement confiance ! Sa mémoire enregistre les événements qu’il est en train d’observer et inconsciemment rattache cet événement particulier à l’aventure de la magnétiseuse.
Arrivé à quelques centaines de mètres d’elle, il aperçoit deux autres enfants parlant avec elle, enfants qu’il estime être des extraterrestres (des êtres !) alors même que rien dans la description qu’il fait ne permet d’évoquer cette « éventualité » : Ils sont de petites tailles et portent des habits forts courants.
Impressionné par la scène, il voit ce petit monde parlant manifestement de choses importantes (les herbes qu’il retrouvera au sol ?) et n’ose s’aventurer plus loin.
Les enfants repartent à travers la colline et le hasard fait qu’ils se dirigent vers l’endroit où il estime qu’a atterri ce qu’il a aperçu dans le ciel.
Paul a aussi pensé entrapercevoir des pierres tombant au sol.
S’agissait-il de fragments du bolide ? Aucune mention de son particulier telle un grondement ou une détonation. Un bolide avec fragmentation quasi à la verticale d’un témoin fait du bruit. Peut-être tout simplement les autres enfants qui jouent et jettent des cailloux ?
Le seul vrai mystère dans toute cette histoire presque burlesque c’est que nous ne saurons probablement jamais ce qu’a réellement vu Thérésina.


De toute évidence, la chose était de moindre importance (elle n’en parla d’ailleurs jamais à Paul, entre autres, comme quoi ce ne devait pas être si exceptionnel que ça.
Exit pour moi les espoirs fous de cette rumeur qui devait nous mener droit Ad Astra ! (4)
Ce petit récit démontre qu’une enquête ufologique, comme toutes les enquêtes d’ailleurs, n’est pas toujours aisée à réaliser. Nombre de pièges sont la, dont la tentation de relier un événement avec un autre, pour peu qu’il s’accorde peu ou prou avec les scénarios, clichés, tant rabâchés sur les soucoupes volantes. Les compétences, intentions ou l’objectivité de l’enquêteur ne sont pas anodines dans la suite donnée.

Il n'est pas à exclure des faux souvenirs chez Paul, son jeune âge et le temps passé s"'y prétant naturellement. Lorsque je dis qu'il me raconta de bonne foi, je n'invente rien car je reste persuadé qu'il a été de bonne foi. Seulement ses souvenirs ne sont plus aussi fiable et cette normalité se doit d'être souligné. Les ufologues oublient souvent ce travers de notre mémoire et accorde une pleine confiance aux dires des témoins. Un accord synonyme de vérité absolu. La reconstruction mémorielle est un piège pour nous autres amoureux de la véracité des faits. Nous y tombons, sceptiques ou pas.

Ufo l'Savoir non ?
P Seray (1981)


Source :
(1) - VMR des 17 et 18 octobre 1954. Radar du 31 octobre 1954 ; La Marseillaise du 18 octobre 1954 etc). Voir le passage sur la vague 1954.
(2) - Notons pour la petite histoire que feu J Guieu fut le témoin d'un objet insolite près d'Aix en provence. Objet qu'il rejette comme étant un ballon-sonde malgré une dfescription on ne peut plus parlante.
(3) - En fait un des anciens numéros de la revue « Ouranos » en parla bel et bien.
(4) - Vers les étoiles.

Copies des articles de presses sur le cas de vins sur caramy (Var) en 1957.





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