Il ne s’agit pas ici d’une enquête à proprement parler.
Il m’a été impossible de retrouver le témoin d’antan, et donc, de mieux comprendre son témoignage. Ce dernier est d’ailleurs court et laconique, sous forme de quelques notes rédigées dans une lettre datant de début janvier 1981.
Sans adresse, sans nom exploitables que faire ?
Si aujourd’hui, j’y mêle un grain de sel, c’est que la revue « Le Grand Contact » d’un certain J.P.Prévot (contacté auto-proclamé de l’affaire dite de Cergy-Pontoise) publia le témoignage et les documents photographiques l’accompagnant.
A cette époque, j’ai assisté à la mise en place du numéro en question (janvier 81) et j’avais alors alerté Jean Pierre sur l’origine douteuse des photos.
Que nenni, il les publiera en les taxant d’exceptionnelles…
Voici les faits (cursifs !) et mes conclusions.
Il s’agit donc de trois documents photographiques pris dans le ciel d’Aix-en-Provence à la mi-septembre 1980.
Henri G… aperçoit à la mi-septembre, de sa fenêtre, à huit heures du matin, un objet curieux sous la forme d’un disque lenticulaire qu’il estime alors à sept mètres de diamètre.
La teinte était argentée, presque aveuglante. L’objet se balançait à la manière d’une feuille morte au-dessus de l’autoroute d’Aix (Bouche du Rhône) pour finir par se stabiliser à environ trente mètres de hauteur au-dessus de ce dernier.
L’observation durera environ cinq minutes avant que le fameux disque ne pivote selon un angle de 45° pour s’éloigner de quelques mètres et disparaître brutalement.
Trois photos seront alors réalisées.
Voilà donc le témoignage de Henri G…
Aucun renseignement complémentaire, notamment sur l’appareil utilisé, ni sur les focales éventuelles ou autres. Exit les négatifs, seul les trois photographies mirifiques accompagnent un récit concis.
Bien entendu G… restera introuvable !
Cette affaire sera donc publiée, sans mise en garde particulière, dans la revue « Le Grand Contact » de janvier 1981.
J’ai alors récupéré les clichés (positifs) en question. Ces derniers montrent à l ‘évidence quelques contradictions premières, par rapport au témoignage fourni par Henri G…
Voici mes notes, mais d’abord, les clichés :
A la vision des images ci-dessus, nous pouvons dire :
1/- L’objet montre une netteté supérieure au premier plan (arbres).
2/- Il semble posséder une couleur semblable ou fort proche d’un éclairage par incandescence.
3/- La forme observable fait penser à un soleil naissant, mais l’heure dite de l’observation ainsi que le ciel dégagé présente mal cette hypothèse. Il est évident qu’il ne s’agit pas de cela.
4/- L’objet est plus net que les paysages que montre les clichés.
5/- Les clichés présentent à s’y méprendre une réflexion d’une ampoule sous un abat-jour !
En conclusion, il est vraisemblable qu’il s’agisse d’un truquage classique impliquant un objet se situant à deux ou trois mètres du photographe et obtenu par un ovale de lumière qu’une ampoule éclaire par projection sur un abat-jour ! La photo n°3 est explicite ici, voir trop, puisque la forme est caractéristique ! L’ensemble, bien sur, reflétant sur une vitre…
Certes, les négatifs auraient été précieux une fois encore. Mais les constats que nous pouvons faire ici sont assez éloquents pour garantir notre hypothèse.
En outre, personne n’entendra parler de cette observation ! Nous en concluons que G… conscient de la fragilité de son témoignage, mais aussi de la légèreté de ces propres clichés n'aura finalement cédé le pas qu’à un Jean-Pierre Prévost, trop heureux d’obtenir un document pouvant servir la cause de « sa » revue d’alors…
Les originaux (positifs) sont à disposition, bien entendu…
L'exploitation de documents ufologique demande de la prudence. Lorsque vous aurez, un jour, une photographie et que vous ne pouvez pas joindre le témoin, restez prudent. Si les ufologues sont souvent prompt à bondir sur ce qui va dans leur sens, non seulement il prenne le risque de se leurrer mais peuvent tromper les autres également.
Ufo l'savoir non ?
(P Seray - 1981)
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